Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 29–Les poèmes en duo d’Elena Martinez et Mohammed El Qoch:29 -1: Terre…! 5 avril 2019 Elena Martinez et Mohammed El Qoch TERRE fissurée, délabrée RÊVES avortés CIEL élimé,sans lune OISEAUX englués ARBRES qu’on déplume Le FRUIT aux aguets Soubresaut d’éternité Des LARMES d’enfants cascadent Le long de joues balafrées Que de tendres MÈRES Aux mains blanches, livides Essuient chaque NUIT Et nous contemplons le CIEL Aucune AVERSE en vue Que du plomb étincelant Qui gicle le feu et le sang Et la PEUR omniprésente de l’inconnu Nous nous cloîtrons dans l’OMBRE De ce CAUCHEMAR où pas un bruit Ne se fraie un bout de chemin Pour construire nos lendemains Et pourtant les roses sont si belles Si HARMONIEUX le chant des baleines Si limpide le miroir de tes yeux Et pourtant le rire clair d’un poupon La poursuite inlassable des saisons Qui portent en elles la myriade de nos illusions Et la CLÉ pour ouvrir nos consciences Aux possibilités d’une NOUVELLE existence En respect avec notre nature profonde Et toutes celles qui réclament de NAÎTRE au monde Sans craindre d’être exterminées Portant bien haut l’étendard de la LIBERTÉ Le poète marocain Mohammed El Qoch a cette particularité d’écrire parfois en solo et parfois en duo .En duo ou à quatre pattes , il le faisait dans le temps avec la poétesse française Maryjoe Cassandre Danton et depuis plus d’une année , il a changé de campagne de route , en s’associant à l’hispano-canadienne Elena Martinez . Et il faudra un jour tenter de voir la différence, aux deux niveaux du style et des thèmes, entre ce qu’il écrit seul et ce qu’il produit avec une autre personne . Dans ce nouveau poème , le thème que le second duo aborde , en l’occurrence la situation inquiétante qui prévaut dans le monde , leur est habituel parce qu’ils l’ont traité dans un ou deux poèmes précédents . Et il constituerait ainsi l’un des traits d’union possibles entre les deux partenaires, du fait de leur appartenance à deux cultures différentes . Et rien de mieux, dans de telles associassions, que l’aspiration commune aux idéaux universaux et aux grandes valeurs humaines , ce que l’on voit clairement dans ce poème où les deux auteurs brossent un tableau désolant de l’atroce situation dans laquelle se débat l’humanité , s’inspirant , peut-être inconsciemment , de la fameuse thèse de Rousseau selon laquelle « l’homme naît bon, c’est la société qui le corrompt “. Et pour ce faire , ils ont construit le poème en deux parties distinctes : dans la première, qui est massivement descriptive , ils ont eu recours au procédé de l’accumulation , en faisant déferler une cascade d’ images sombres et sordides évoquant la situation en question et dans la seconde qui est , par contre , argumentative, ils ont inséré la cause profonde de cette misère noire qui est l’éloignement de l’état naturel , le seul garant du bonheur terrestre . Et dans cette deuxième partie , le duo a usé du même procédé de l’accumulation , en entassant une série d’images expressives à un rythme très rapide , ce qui a eu pour effet de créer dans les parties une impression de profusion qui n’est autre , en fin de comte , qu’une forme indirecte d’amplification ou d’hyperbole . Enfin , bien que le contenu de ce poème soit centré sur le côté émotif pur , l’arrière-fond duquel il a émergé est nettement intellectuel , ce qui le rattache à la poésie de pensée ou à la pensée poétique . 2019-04-05 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet