Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 28–Les poèmes de Najib Bendaoud : 28 -9 : Délires libidineux 3 avril 2019 Najib Bendaoud Je rêve de toucher ton sourire libertin Avec le bout de mon regard débauché Je rêve d’émouvoir ton songe impur En rafraichissant ton âme séduisante Mes yeux meurent d’envie insalubre De savourer l’éclat de tes yeux hagards Mes mains tremblent de joie dangereuse De se balader dans les parfums pernicieux De tes merveilleuses mains absentes Mes lieux assoiffés s’enchantent De retrouver tes lieux blasphémés Mes temps harassés se sont vus Enfin au creux de ta danse félicitée J’ai parlé de toi avec ma terre J’ai parlé du bleu de ton rêve avec ma mer J’ai parlé au ciel de ta beauté terrifiante J’ai parlé à tous les vents de mon temps De tes promesses blâmées J’ai parlé à ma nuit de tes oublis sordides Et à ma lune de tes fameuses sorties hybrides Et à mon destin de mes célèbres rides Et toi, loin de mon silence aride Tu enfantes la joie par ton absence imparfaite Tu es complètement ce rare vide Enfin, J’ai appris à cohabiter Avec le blanc de ton silence morbide J’ai appris aussi à ne plus compter les secondes Qui séparent ma furie de ta foire érotique J’ai appris à dissimuler mes fous désirs Loin de tes fausses promesses luxueuses J’ai appris à faire taire mes délires libidineux Loin des tes lieux vagues Loin de la danse confuse de tes vagues L’amour que chante le poète cette fois s’écarte des sentiers battus par le caractère normalement répulsif de l’être aimé tel qu’il le décrit , du fait qu’il l’associe au mal et à la laideur ; mais qui , contre toute attente , porte son désir à son paroxysme avant qu’il ne réussisse à maîtriser son libido démesuré . Partant de ce noyau sémantique complexe , il divise son texte en deux grandes parties se succédant conformément à ces deux états d’âmes ( surexcitation / calme ou résignation ) puis génère de la première deux axes principaux : le caractère malsain et interdit de l’objet aimé ( libertin – débauché – impur – hagards – pernicieux –blasphémés – blâmées – hybrides – aride – imparfaite – morbide – vagues … ) et l’intensité de son désir à son égard (je rêve de – mes yeux meurent d’envie insalubre – mes mains tremblent – mes lieux assoiffés s’enchantent – j’ai parlé : sept fois ) . Quant à la deuxième partie qui débute par l’adverbe ” enfin ” , elle est dominée par la voix du sur-moi ( ” j’ai appris ” : trois fois et la défaite du ça : ” dissimuler mes fous désirs ” -” faire taire mes délires ” ) . Enfin , nous pouvons dire que sommes ici devant un discours palpitant de vérité , brossant un tableau authentique de la psyché de l’homme mâle au moment où elle se trouve sous l’emprise des pulsions libidineuses et de sa grande capacité de résister à leur charge . Côté style , le poète est , comme à son accoutumée , égal à lui même , que ce soit au niveau du rythme interne engendré surtout par les répétitions ou sur le plan des images qui déferlent du début jusqu’à la fin sans verser à aucun moment dans le commun et le vulgaire . 2019-04-03 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet