Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi : 26 -14 : Automne de ma vie 1 mars 2019 Gaëtan Parisi Sous le lourd soleil de l’automne De ma vie Les ombres s’allongent monotones Sans aucune synergie Sur la place inquiète De mes territoires déjà obsolètes Ma vie se fige en tragédie Les silences nostalgiques Les absences mythiques Encore se réveillent Et encore se révèlent Mon âme flotte De chemins en ruelles Dans cette ville sotte Ton image comme une projection virtuelle Voltige de plus belle Dans le sombre du ciel N’efface rien Ne retire rien Laisse l’hiver prendre pied sur ton dessin Laisse s’installer à dessein Les chimères des soirs enfumés Dont je respire l’âcre odeur de rêve séculaire Chimères des matins solitaires Qui résonnent au rythme impatient de mes envies De mes folies Les folies nécessaires A ma survie A la renaissance d’une dernière vie Sous le lourd soleil de l’automne De mon agonie Les ombres s’allongent monotones J’attends J’espère Un souvenir autorisé Falsifié Par pitié Ou Par générosité. Nous savons tous , par expérience, que les thèmes le plus abordés en poésie dans toutes les cultures depuis l’apparition de cet art linguistique sont les thèmes lyriques . Mais nous savons , par expérience aussi, que la majorité absolue des poèmes écrits sur ces thèmes sont d’une médiocrité criarde, du fait que leurs auteurs tombent dans le piège de la facilité, en cumulant les expressions communes dénuées de tout attrait esthétique. L’auteur de ce poème , par contre , a démontré jusqu’ici que malgré son penchant pour les thèmes subjectifs sombres et en particulier celui de la tristesse , il réussit non seulement à préserver sa langue de la banalité et la vulgarité du langage commun mais aussi à l’élever à un haut niveau de poéticité, en lui insufflant un ton original, tel que le montrent ces images poignantes de pure création : ” mon âme flotte de chemins en ruelles dans cette ville sotte – les chimères des soirs enfumés dont je respire l’âcre odeur de rêve séculaire , chimères des matins solitaires qui résonnent au rythme impatient de mes envies de mes folies – sous le lourd soleil de l’automne de mon agonie les ombres s’allongent monotones… ” Et c’est justement ce qui fait la différence entre versificateur et poète : le premier exprime son ressenti dans une langue fade et insipide bien qu’elle soit conforme aux règles séculaires de la rhétorique et de la grammaire tandis que le second la purifie des sens référentiels et des incongruités du langage commun. Sur ce, si l’état d’âme meurtri du locuteur suscite sympathie etempathie, la finesse avec laquelle il a livré son discours nous incite à le lire et à le relire sans modération. 2019-03-01 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet