Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi: 26 -11 : Chuchotement entre nos âmes 26 février 2019 Gaëtan Parisi Les mots Ponctuent nos silences Comme le flux d’un regard dense Comme le souffle d’une caresse intense Les mots S’imposent comme la trace Des non-dits au delà des gestes qui enlacent Des souvenirs à construire sur nos corps sans crevasse Les mots Représentent le temps séparant la parole du néant Un monde béant Baigné d’une vapeur amniotique Dans une apesanteur qui abdique Les mots Voltigent dans un espace vacant S’ébruitent comme un langage sans vocabulaire S’étalent comme un verbe sans écriture ordinaire Les mots Sont une délicieuse poésie De pensées aphones Dont le mutisme est criant Mais tellement parlant Cet instant semble avoir présidé à la vie Comme notre premier commencement Un chuchotement entre deux âmes Se construit dans les âmes Il faut juste la présence de deux cœurs amoureux Le côté le plus pertinent dans ce poème est, nul doute, la description subtile et extrêmement détaillée du langage particulier avec lequel communiquent les âmes des amoureux passionnés et ses effets magiques sur leur psychisme. Et bien que la langue savante en psychologie et en psycholinguistique dispose d’un lexique riche et précis capable de rendre avec une grande précision les significations les plus fragmentaires de ces effets ,le poète en tant qu’artiste a tenu à tendre vers le même but mais en empruntant le chemin combien difficile de la métaphorisation , la symbolisation et l’évocation . Et il suffit de jeter un regard même rapide sur les procédés stylistiques dont il a fait usage pour constater le grand effort qu’il a déployé et avec quelle finesse il s’y est pris pour atteindre cet objectif : dont surtout l’utilisation massive des métaphores, qu’elles soient indépendantes (les mots ponctuent nos silences – les mots voltigent dans un espace vacant – les mots sont une délicieuse poésie de pensées aphones dont le mutisme est criant mais tellement parlant )ou incluses dans des comparaisons telles que (comme le flux d’un regard dense – comme le souffle d’une caresse intense… ) , ensuite l’accumulation des comparaisons ( comme :7 fois ) à comparants abstraits (comme la trace des non-dits au delà des gestes – comme un verbe sans écriture … ) ,enfin le recours très fréquent au style évocateur et suggestif . Et tous ces procédés – et ils ne sont pas les seuls- convergent en même temps vers un seul et même objectif : dire l’indicible. 2019-02-26 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet