Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi :26 -10 : Mots d’ailleurs 25 février 2019 Gaëtan Parisi Masse solaire Solitaire Lactescence primaire Couvre mes rêves D’un voile amer Masse lunaire Éphémère Mes douleurs inondent ta lumière Corps de Pierre Entendez ma prière Vos frontières De soie et d’épines Enferment un lacis de promesses Je rêve désespérément De ses dunes célestes Des venelles de son corps De l’écho de ses mots Déesse Princesse Maîtresse De tout l’univers Ma succulence permise. Ma connivence omise. Tu es l’eau de ma vie Ta beauté me tue Ton esprit m’enivre Abreuve mon amour De l’opium d’un espoir Au crépuscule de tes silences J’entrevois une ombre Couvre-moi de ton aurore ! Le discours du poète est centré tout au long de ce texte sur une locutrice bien déterminée à laquelle il s’adresse sur un ton imploratif, insistant à la fois sur les souffrances intenses qu’il endure à cause de son amour et son indifférence et de la magnificence de son image à ses yeux. En se mettant dans cette position adorative et en plaçant la bien-aimée dans celle d’une déesse vénérée, il présente l’image d’un amoureux fou et obsessionnel qui se voue à elle corps et âme. Ce qui a engendré au niveau sémantique la distribution de la plupart des unités lexicales et des expressions que comporte le poème sur deux isotopies principales noyautées par deux axes (un vénérant occupant le bas / une vénérée installée en haut). La première se divise elle-même en deux zones : l’état d’âme valétudinaire et obsessionnel de l’amoureux (couvre mes rêves d’un voile amer -mes douleurs inondent ta lumière ) et la seconde est sa folle passion pour sa bien-aimée ( je rêve désespérément de ses dunes célestes des venelles de son corps de l’écho de ses mots – ma succulence permise – tu es l’eau de ma vie ta beauté me tue ton esprit m’enivre abreuve mon amour de l’opium d’un espoir – couvre-moi de ton aurore ) . Quant à la seconde, elle est formée aussi de deux blocs : la splendeur de cette amante (déesse princesse maîtresse de tout l’univers) et son indifférence (corps de Pierre entendez ma prière vos frontières de soie et d’épines ). Ce qui nous rappelle un peu la poésie des troubadours du XIIème siècle dans laquelle le poète, souvent d’un rang populaire, s’adresse à une dame idéalisée et inaccessible appartenant à un rang élevé. Cette manière de structurer le texte s’est répercutée sur le plan stylistique où elle s’est matérialisée sous forme d’une série d’hyperboles, soit pour amplifier l’état d’âme du locuteur, soit pour mettre en valeur les traits sublimes de la dulcinée-déesse et son indifférence. . 2019-02-25 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet