Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 27–Les poèmes de Patricia Royet :27-12 : Couleur d’Automne

Patricia Royet

 

Ce matin,
Le vent plie les arbres et déshabille les branches,
Son souffle accompagne,
Les feuilles d’Automne,
Je sens sa froideur sur mon visage,
Qui frissonne,
J’entends la force de l’air,
Qui virevolte et danse avec leurs parfums boisés,

Marchant sur le trottoir,
L’or, le pourpre rubis craque sous mes souliers,
Le ciel devient noir,
Il va pleuvoir,
Mon pas devient plus pressé,
Il faut vite rentrer,
Je vois les premières gouttes tomber,
Sur le sol brodé d’Automne,
Une larme de pluie effleure mon nez,
Et se cache dans mon cou,
Pour s’évaporer,

Me voilà devant chez moi,
J’ouvre ma porte pour entrer,
Et la referme à clé,
J’entends le tonnerre gronder,
De la fenêtre de ma salle à manger,
Je regarde le temps de novembre,
Endormir la nature jusqu’au jour printanier.

 

Patricia Royet est une poétesse spontanée et dotée d’une sensibilité à fleur de peau qui la pousse à réagir au moindre changement d’ambiance ou d’atmosphère autour d’elle, en plus d’une légère teinte presque imperceptible de chagrin qui colore souvent son discours ( ici par exemple : « une larme de pluie effleure mon nez,et se cache dans mon cou »). Et c’est tout à fait naturel qu’un changement climatique comme celui qui se produit à l’arrivée de l’automne et qui est lié dans l’inconscient collectif au début de la vieillesse, le dernier tournant menant à la fin de la vie, éveille en elle des sensations particulières .Et nous les qualifions de « particulières » parce qu’elles varient d’une personne à une autre, car si ce moment provoque chez certains de la peur et de l’anxiété, d’autres, par contre, l’accueillent avec sagesse et sagacité. Et puisque notre poétesse est, comme l’avons souligné précédemment, « spontanée », elle n’a fait que dépeindre l’état d’âme qu’elle a ressenti (Je sensJ’entendsJe vois …) sans s’aventurer dans des élucubrations philosophiques ou autres . Et du tableau qu’elle nous a brossé, nous déduisons que l’attitude qu’elle adopte devant ce début de saison est un mélange de satisfaction (l’air qui virevolte et danse avec leurs parfums boisés – l’or, le pourpre rubis craque sous mes souliers) et de curiosité (je regarde le temps de novembre, endormir la nature jusqu’au jour printanier et de curiosité), ce que confirmerait la concentration de son intérêt, tout au long de ce poème, sur la beauté des paysages naturels qu’elle décrit.

Un poème débordant de lyrisme et d’amour pour la nature !

 

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