Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi: 26 -9 :Inexplicable tarentelle 24 février 2019 Gaëtan Parisi: Quand viennent les heures Houleuses Trompeuses Moqueuses Qui toujours arrivent Où meurent les vagues même les plus furieuses Où le cycle des saisons délave chacune des heures Haute en couleur Du tissu de nos cœurs Où le feu des constellations qui donne au ciel son éloquence Termine sa danse Dans les cendres Alors s’envolent nos rêves tendres Quand viennent ces heures tumultueuses La vie se glace, le temps d’une berceuse S’arrête et recommence L’évanescence La renaissance Ainsi se nouent d’autres cordes D’autres mains se tordent L’arc en ciel se recompose D’autres sons explosent D’autres images s’imposent Le monde change de masque Pour mieux prendre à son piège Les captifs dans ses vasques L’amour joue un autre arpège Et la vie danse de plus belle Dans une inexplicable tarentelle. Le vrai poète diffère , aussi bien des scientifiques que des communs des mortels, par sa sensibilité extrêmement effilée , presque maladive qui le met directement et quoiqu’il fasse , sous l’emprise des circonstances fluctuantes de la vie où il découvre mille et un secrets que ceux-ci et ceux-là sont incapables d’en soupçonner l’existence . En effet si , à titre d’exemple , pour l’astrophysicien , l’historien , le biologiste , l’agronome ou l’anthropologue ou autres du même acabit le cycle n’est qu’une simple loi qui régit plusieurs phénomènes dans l’univers et si aux yeux de l’homme ordinaire , il n’est qu’un fait évident qui ne mérite même pas d’y réfléchir , le poète , lui , le perçoit dans ses ramifications les plus infimes et les plus cachées et à fortiori celles qui touchent l’essence de l’âme . Et à ce niveau-là, il se rend compte de sa passivité totale devant le tournoiement de la roue du temps qui le fait passer d’un état à un autre. Heureusement, les mauvais moments sont toujours , du point de vue de l’auteur franchement optimiste, suivis de moments de détente et de plaisir et non le contraire même si cela est vrai ( Ainsi se nouent d’autres cordes/D’autres mains se tordent/L’arc en ciel se recompose/D’autres sons explosent / D’autres images s’imposent/Le monde change de masque/Pour mieux prendre à son piège/Les captifs dans ses vasques/L’amour joue un autre arpège/Et la vie danse de plus belle/Dans une inexplicable tarentelle…) Néanmoins, s’agit-il d’une attitude sage à l’égard de ce visage renversant de la vie ? ou bien d’une simple consolation pour mieux supporter « les heures Houleuses trompeuses moqueuses qui toujours arrivent- où le feu des constellations qui donne au ciel son éloquence termine sa danse dans les cendres alors s’envolent nos rêves tendres » et oublier que même si elles passent, leur retour est inévitable. Dans les deux cas, le poète a mis le doigt sur l’une des granges problématiques de l’existence humaine dans ce bas-monde. 2019-02-24 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet