Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Patricia Royet :27-9 : L’appel de ton souffle

Patricia Royet

Dis-moi que la vie est belle,

Que j’ai le droit d’espérer encore,

Devenir un arc-en-ciel,

Etre l’oiseau universel,

Et me laisser porter,

Soulever,

Par la chaleur de ton souffle blanc,

Goûter à ton baiser,

M’enivrer de tes lèvres de sang,

Sentir brûler ton feu ardent,

Contre mon corps languissant,

Je rêve de toi contre moi,

De tes mains tenant mon destin,

De ta sueur perlant sur mon cœur,

Toi, l’amant de mes folies de bonheur,

Toi la rêverie de mes seins,

Dessine-moi l’amour,

Ma peau appelle tes doigts de velours,

Comme un cri au secours.

 

Dans ce nouveau poème, tout en demeurant dans la sphère constante du thème de l’amour, l’auteure en aborde le sous-thème très fréquent de la dépendance sentimentale de l’amoureux vis-à-vis de son bien-aimé (dis moi que la vie est belle, que j’ai le droit d’espérer encore …) mais une dépendance, à vrai dire, unilatérale, du fait de l’inexistence, dans tout le poème , de la moindre allusion à ce que ce sentiment soit partagé . Nous avons donc affaire ici à une locutrice  amoureuse , follement passionnée d’un bien-aimé complètement  indifférent à l’égard de ses sentiments ,ce qui équivaut à  une situation typique d’extrême excitation doublée d’une sensation insupportable de privation .Et pour être encore une fois clair , ce genre de situation que peut vivre n’importe quelle personne   ne revêt ,  malgré la douleur qu’il  provoque , aucun caractère pathologique , d’où l’absence de conflit interne profond chez cette poétesse que nous avions qualifiée à maintes fois d’équilibrée et de saine . Ce qui constitue, sans doute,  l’un des principaux traits marquants   de ses écrits.

Le style  , de son côté ,  ne sort pas  de la norme qu’elle a l’habitude d’affectionner et qu’elle manie à merveille : l’amplification de la charge émotionnelle que portent les mots  dont n’est exclu presque aucun vers  (devenir un arc-en-ciel, être l’oiseau universel, et me laisser porter, soulever, par la chaleur de ton souffle blanc – de tes mains tenant mon destin – ma peau appelle tes doigts de velours, comme un cri au secours ) .

Un très beau poème amoureux qui mérite aussi d’être composé et chanté !

 

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