Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 26–Les poèmes de Gaëtan Parisi 26 -5 : Demoiselle 19 février 2019 Gaëtan Parisi Comme un prisonnier Oublié Esseulé Empêché Son âme secoue ses chaînes Elle traine Dans les plaines Du plaisir De la haine Du désir Comme un artisan Partisan Elle erre Sur les terres Des idées De la pensée Du savoir opprimé Plus riche qu’une banque Elle est aussi le manque L’absence La carence Qui nuit au destin Du genre humain Bafouée Rejetée Lapidée Elle est l’encre Des écritures Le sang De toutes les cultures Le son Du langage Sage Sur les chemins escarpés De la vie Elle est convoitise de toutes les envies Foulant à ses pieds Un univers impossible Impassible Elle veille sur les souvenirs Et le devenir Tel un flambeau Toujours espéré Recherché Donné Pour son ombre Déchirée en lambeaux J’ai embrassé Enlacé J’ai hurlé Tué J’ai aimé Aussi Je me suis Effacé Humilié Pour son nom Pour imposer son renom Pour relever le noir profond Au dessus de l’horizon De son regard silencieux Insidieux Comme pour un dieu J’ai prié J’ai blasphémé Pour elle Rebelle Plus belle Que le cœur des mortels J’ai tout sacrifié Pour cette demoiselle Encore pucelle Je me suis damné Pour l’épouser Pour l’éternité L-i-b-e-r-t-é La liberté a été , est encore et restera toujours l’un des thèmes les plus abordés universellement dans les œuvres artistiques et littéraires , parce qu’elle fait partie des cinq hautes valeurs auxquelles s’attachent et aspirent tous les peuples du monde à coté de la justice , l’égalité , la vérité et l’amour , bien qu’elle s’en distingue par son caractère militant, du fait que son acquisition a été et demeurera à jamais le but le plus convoité à l’échelle planétaire .Et c’est à cette place de choix qu’elle occupe dans l’âme humaine que nous devons un bon nombre de poèmes écrits de mains de maîtres tels que ceux de Paul Eluard (1895 – 1952 ), Aboulkacem Chebbi (1909 -1934), Pablo Neruda (1904 – 1973) et bien autres .Marchant à pas confiants dans le sillage de ces grands , notre poète trouve dans son fond les ressources créatrices nécessaires qui lui évitent l’imitation et même l’inspiration .Et la preuve est cette métaphore centrale conçue par l’emprunt surprenant d’une belle demoiselle aimée comme comparant au concept abstrait de liberté en tant que comparé et sur laquelle a été érigé le poème tout entier .Une deuxième touche artistique et non des moindres attend le lecteur à l’ultime vers : c’est cette révélation inattendue de la signification symbolique de la demoiselle qu’il croyait jusque-là être une femme réelle , vu que le l’amour est d’habitude le thème de prédilection de l’auteur .Ajoutons à ces procédés bien ficelés la série d’images étincelantes qu’il a fait défiler tout le long du texte telles que ( son âme secoue ses chaînes – comme un artisan partisan elle erre sur les terres des idées de la pensée – plus riche qu’une banque elle est aussi le manque .) Un poème-bijou qui se joint à un répertoire universellement riche et florissant de poèmes bien inspirés et finement confectionnés sur la liberté. 2019-02-19 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet