J’aime ../ Je ne dirai pas le soleil et la pluie/ Je cherche un lit/ Fleur…/ Guichet de la poésie : nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne –Tunis 20 juin 2018 Fatima Maaouia “J’aime “… Je fouette en neige la crème Des mots Pour que ” j’aime” sorte du lot J’aime que ” j’aime ” Monte à bras nus Comme je l’aime À hauteur Des cœurs Qu’il brûle, crucifie Guérit et tue Et pour qu’à jamais on aime “J’aime “… Car c’est de lui Dont s’agit… Ce n’est pas de la poudre aux yeux… La foudre Qui réduit les cœurs en poudre Y’a mis le baroud, l’âme De ses yeux Avec dans les coins la flamme De jolis papillons au gemme rouge bleu Qui descend les plus preux et courageux En partant Pour changer de lieu Allumer d’autres feux : “J’aime ” Tueur fracassant ou silencieux Qui est un si joli poème Dont chaque goutte qu’on goûte et boit Dis : “aime – moi” Prend toujours un peu d’âme Et laisse des bleus Une traînée de feu Dans les cœurs et les yeux Des hommes et des femmes Brûlés par ses flammes Qui ont aimé ici bas Et qui, maintes fois et maintes fois Mettent des années et des années À ne plus avoir froid Pour lui tendre encore les bras. Je ne dirai pas le soleil et la pluie Je ne dirai pas le soleil et la pluie Je ne dirai pas le soleil Qui force les entrailles Force le portail Force de force la glace Pour coiffer sur place Le froid et l’hiver quels qu’ils soient Gel ou mauvaise loi Naturel ou légal C’est même comme ça qu’on est vivant Je ne dirais pas le tourment De la nuit Qui se couche de tout son long Sur la terre Remplit ses poumons De suie la publie comme vérité Et oublie en vérité Que le tambour du jour Qui bat dans les cœurs incertains Se réveille palpitant matin À toute heure … D’ailleurs C’est bien comme ça qu’un jour Monte le grain en tête Se dresse le poing dans la tempête Et qu’on se jette dehors Quand on se croit pour de bon mort Je ne dirai pas La pluie nuque nerveuse Qui se mouche Quand elle se sent morveuse Mais qui couve aussi Et couvre de baisers humides la nichée et le blé Bouche asséchée On leur doit tant la pluie La nuit Le froid Coupeurs de doigts Qui réveillent la foi C’est même comme ça qu’on est vivant Et qu’on le ressent Dans le sang Car reconstruits au fond Je dirai, je dirai le vent De l’amour qui s’envoie Poésie en l’air Quand c’est couvert Pour y voir clair Et remettre le cœur à l’endroit Au cœur de l’univers C’est même comme ça qu’on est un plus vivant Je cherche un lit Je cherche un lit Pour petits à petit prix Un lit tout petit tout petit Pour les petits pieds tombés du nid Un lit tout petit tout petit Pour les petits sans chemise de nuit Et sans parapluie En pleine nuit Un petit lit Un petit lit à prix doux Pour les petits tombés dans la boue… Que la grande Amérique Manitou tabou Champion du lasso, rodéos murs et véto Et qui fabrique LA LIBERTÉ A arraché de force à leurs parents Sans papier Et mis au secret Dans des camps Étroits réduits… Des cages pour être plus précis POURQUOI À VOTRE AVIS ? Pour mieux sentir la fange et le moisi ? Parce qu’ils font du bruit ? Mangent les économies … Dérangent Mélanie ? Les maudits !! Fleur… Dans le vase muet du cœur… Vaste, claire et sombre vasque… Humée par l’heure Une fleur Pleure son jardin intérieur Couche l’âme de son joli corps Qui se décolore Dans la vase du décor Pour parfumer encore Dehors Se remémore Ses senteurs Fait un effort Passe souvenirs de fleur Qui affleurent parfum et odeur À l’aspirateur Guichet de la poésie Je vous dirai… si ça sort de l’ordinaire … Je vous dirai des choses extraordinaires ! Encore faut-il qu’elles pointent le nez Et que carte bancaire non nécessaire Le guichet Poésie Qui colore et change l’atmosphère À vie Soit 24/24 et 7/7 ouvert à ciel ouvert Sur la terre entière Mot à mot… Et pour faire court Contre le silence, la mort et le sable Je viens de planter un arbre à mots Pas en pot ni importé de je ne sais d’où Rien à voir avec l’arbre à palabres Il me parle Pour ne pas péter un câble Je lui réponds Écho profond Son tronc preux n’est pas creux ou poreux Ses fruits délicieux Ouvrent le cœur, l’esprit et les yeux Des gens Rendent intelligent Il illumine les cieux Ne fait pas d’ombre au soleil Peut être un olivier? En tout cas plutôt particulier Il a toutes mes amitiés Je lui embrasse les mains en plus ! Comment a-t-il fait Humus appauvri et sans engrais Pour pousser au bord du précipice Et sur toutes les plaines Etendre ainsi feuilles et veines ? Son âme est en peine quand même… Manque de pot ! Sa peau qu’on malmène Manque d’eau…de Vous ! Où êtes-vous ? 2018-06-20 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet