Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :4-Les poèmes de Calli Mondésir :4 -15 :Serment d’un cœur épris d’une étoile

                            A LUCE CASSANDRE CHRISTOLIN (MA CASSOUMIAMOR

Calli Mondésir

 

Ö  mon étoile dans les parages du ciel

Je te vois resplendir

Et les astres se prosternent devant ta vénusté

Le feu de tes yeux s’affale sur ma terre

Comme quand face au panache 

De la nature renaissante

Les nuées se fondent en sanglots

 

Je te vois sillonner le silence de la nuit

Et chaque brindille 

Et chaque étincelle

Et chaque poussière de lumière

Se déferle derrière toi

Pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée

 

Je te regarde et les tiens

Sur les miens se sont écrasés

Comme des croisements de sabres

Dans ce duel de regards

Je perçois au fond de tes ornements

Jaillir l’éclat d’une beauté cristalline

Et oui elle est encore pire 

Que le propre reflet de ton visage

 

O mon étoile je t’en prie

Sois l’hôte de mes yeux

Viens dans mon pays bâtir ton nid

Et je te promets que je prendrai soin de toi

 

Je te nourrirai des fruits de mon jardin

Tu te chaufferas près de ma flamme 

Et je ferrai en sorte  Qu’à chaque regard

Chaque petit mot de mes lèvres

Qu’au moindre contact de nos sens

Des sourires s’éclatent sur tes joues

 

Je te le jure sur l’empressement du temps

Sur mes manquements qui s’y noient

Sur ces rêves que mon âme enfante

Je te le jure sur la modestie de ma parole

Je prendrai toujours soin de toi

 

Viens oui viens O mon étoile

Viens habiter mon ciel vacant

Et que toi et moi au fil du temps le peuplons

De merveilleux enfants-étoiles.

 

Commençons par interroger le symbole archétypal  de l’étoile qui est,  dans toutes les cultures et depuis la nuit des temps , l’un des principaux signes de la destinée humaine individuelle ou collective.Et dans notre cas-ci, c’est de la première qu’il est question , étant donné que le discours de type directif et à sens unique utilisé dans ce texte émane d’un locuteur qui se présente comme un terrestre explicitement amoureux fou à l’intention  d’une  bien-aimée céleste (mon étoile )  apparemment  désintéressée et indifférente (je te vois resplendir – les astres se prosternent devant ta vénusté –  le feu de tes yeux s’affale sur ma terre – chaque brindille  et chaque étincelle,  et chaque poussière de lumière se déferle derrière toi pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée …etc. ). D’où ces séries de supplications insistantes  et de promesses  généreuses qui enchatonnent de bout en bout dans le texte (ô mon étoile je t’en prie sois l’hôte de mes yeux –  viens dans mon pays bâtir ton nid )  et cet état d’âme frustré et privé de tendresse (mes manquements qui s’y noient – Viens habiter mon ciel vacant…etc.)  . Mais si la divinisation métaphorique de la bien-aimée  dans la poésie amoureuse est commune voire très ancienne, c’est plutôt au soleil que les poètes  la comparent et non à une étoile, du fait que la lueur de toute une constellation d’étoiles est loin d’égaler la  lumière de l’astre solaire. D’autre part , cette ” bien-aimée ” est-elle aimée par le locuteur en elle-même ou seulement en tant que femelle dont il espère qu’elle lui donnera des enfants? (viens habiter mon ciel vacant et que  toi et moi au fil du temps le peuplons de merveilleux enfants-étoiles) . Cependant, il faut reconnaître que  le poète  a déployé au niveau  syntagmatique ( au fil du texte ) un grand effort de métaphorisation qui a été  couronné d’une belle série d’images telles que (je te vois sillonner le silence de la nuit et chaque brindille  et chaque étincelle et chaque poussière de lumière se déferle derrière toi pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée /  le feu de tes yeux s’affale sur ma terren comme quand face au panache  de la nature renaissante les nuées se fondent en sanglots ) . Et c’est là où se situe le point fort du poème !

 

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