Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :4 – Les poèmes de Calli Mondésir:4 -14 : Serment d’un cœur épris d’une étoile 30 mai 2018 Calli Mondésir: Ô mon étoile dans les parages du ciel Je te vois resplendir Et les astres se prosternent devant ta vénusté Le feu de tes yeux s’affale sur ma terre Comme quand face au panache De la nature renaissante Les nuées se fondent en sanglots Je te vois sillonner le silence de la nuit Et chaque brindille Et chaque étincelle Et chaque poussière de lumière Se déferle derrière toi Pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée Je te regarde et les tiens Sur les miens se sont écrasés Comme des croisements de sabres Dans ce duel de regards Je perçois au fond de tes ornements Jaillir l’éclat d’une beauté cristalline Et oui elle est encore pire Que le propre reflet de ton visage O mon étoile je t’en prie Sois l’hôte de mes yeux Viens dans mon pays bâtir ton nid Et je te promets que je prendrai soin de toi Je te nourrirai des fruits de mon jardin Tu te chaufferas près de ma flamme Et je ferrai en sorte Qu’à chaque regard Chaque petit mot de mes lèvres Qu’au moindre contact de nos sens Des sourires s’éclatent sur tes joues Je te le jure sur l’empressement du temps Sur mes manquements qui s’y noient Sur ces rêves que mon âme enfante Je te le jure sur la modestie de ma parole Je prendrai toujours soin de toi Viens oui viens ô mon étoile Viens habiter mon ciel vacant Et que toi et moi au fil du temps le peuplons De merveilleux enfants-étoiles. Commençons par la signification archétypale de l’étoile qui est, dans toutes les cultures et depuis la nuit des temps, l’un des principaux signes de la destinée humaine individuelle ou collective .Et dans notre cas-ci, c’est de la première qu’il est question , étant donné que ce discours , de type directif et à sens unique , émane d’un locuteur qui se présente comme un terrestre explicitement amoureux fou à l’intention d’une bien-aimée céleste (mon étoile ) apparemment désintéressée et indifférente (je te vois resplendir – les astres se prosternent devant ta vénusté – le feu de tes yeux s’affale sur ma terre – chaque brindille et chaque étincelle, et chaque poussière de lumière se déferle derrière toi pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée …etc. ) . D’où ces séries de supplications insistantes et de promesses généreuses qui s’enchaînent de bout en bout dans le texte (ô mon étoile je t’en prie sois l’hôte de mes yeux – viens dans mon pays bâtir ton nid ) et cet état d’âme frustré et privé de tendresse (mes manquements qui s’y noient – Viens habiter mon ciel vacant…etc.) . Mais si la divinisation métaphorique de la bien-aimée dans la poésie amoureuse est commune voire très ancienne, c’est plutôt au soleil que les poètes la comparent et non à une étoile ,du fait que la lueur de toute une constellation d’étoiles est loin d’égaler la lumière de l’astre solaire . D’autre part, cette ” bien-aimée ” est-elle aimée par le locuteur en elle-même ou seulement en tant que femelle avec laquelle il espère avoir des bébés ? (viens habiter mon ciel vacant et que toi et moi au fil du temps le peuplons de merveilleux enfants-étoiles) . Cependant, il faut reconnaître que le poète a déployé au niveau syntagmatique ( au fil du texte ) un grand effort de métaphorisation qui a été couronné d’une belle série d’images telles que (je te vois sillonner le silence de la nuit et chaque brindille et chaque étincelle et chaque poussière de lumière se déferle derrière toi pour s’accrocher à la queue de ta robe de fée / le feu de tes yeux s’affale sur ma terre comme quand face au panache de la nature renaissante les nuées se fondent en sanglots ) . Et c’est lâ où se situe le point fort du poème . 2018-05-30 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet