Tel un champ de lavande/ Si je blesse l’obscurité/ La mort:poèmes de Suzanne Ibrahim – poète syrienne résidant en Suède 21 mai 2018 Suzanne Ibrahim Tel un champ de lavande Je vis sur terre comme si j’étais un ciel. C’est ainsi que mon chagrin devient appétissant et étendu à perte de vue. Tel un champ de lavande De son corps je façonne des bougies parfumées. C’est pourquoi en ce moment mes tristesses brûlent Et m’éclairent ! Si je blesse l’obscurité Si je blesse l’obscurité Quel sang coulera-t-il? Si je la blessure que tu lui infliges est suffisamment profonde, C’est la lumière qui coulera ! La mort L’un de ses signes distinctifs est qu’elle nait avec nous : La mort est un être extrêmement patient qui rassemble ce qui tombe de nous. Parfois il vient comme l’éclair En ce cas, n’aie pas peur Il sera exactement à ta taille, Car c’est un tailleur habile. Parfois il est lent Comme si en ouvrant ta boite postale Tu y trouves ta mémoire vivante et elle te mord l’aorte. Et parfois la mort est aveugle En ce cas ne l’attends pas Et va vers elle ! Le matin, j’ai contacté la mort et lui ai demandé où se trouve un disparu : Car quand je me suis levée, je n’ai pas trouvé mon sang ! 2018-05-21 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet