L’assassinat d’un poète par :Younan Homeh – poète syrien résidant à Chicago aux USA

 

Mon cœur

Ne connait que l’amour.

La terre dans sa genèse est amour.

Si on lève le voile obstruant la vue aux humains,

La  terre fera sa rotation annelle avec amour.

Moi si je meurs,

Tous les vœux mourront

Et le sifflement du vent

Retentira dans mon village sinistré,

Apportant la nouvelle de la mort de mon cœur .

Ils diront :

« C’était un enfant

Qui jouait dans les ruelles du village.

Il était né de son sol

Tel un ange chantant innocemment.

Il se teignait le corps avec les eaux du Khabour*

Laissant aux oiseaux la liberté de voler

Pour concrétiser leurs rêves

Et de gazouiller sur les branches de la vie.

Et aujourd’hui,

A la suite de la tragédie,

La tragédie de février,

On l’enterre dans un cimetière lointain.

Le regret n’est d’aucune utilité après ma mort.

Tuer les poètes

C’est tuer les prophètes !

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Khabour ,c’est une rivière de 320 km de long qui prend sa source dans le sud-est de la Turquie

Bonne nuit