Trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne –Tunis (Saperlipopette!/ Les larmes…/ De Amar Bouzouar à Sidi Ammar!) 15 mai 2018 Fatima Maaouia Saperlipopette! Époustouflant lopin de terre ! Pas plus grand qu’un carré de mouchoir Mais que de trésors sortent la tête Des profondeurs et trous noirs De la terre ! Chaque motte Portant fièrement fanion Vert Tient sans commentaire La dragée haute Au sable à la poussière Et à la botte de l’hiver Cueillette du jour… Au nez et à la barbe du gel et des vers Fèves et botte de blettes ! En retour… Note de voyage culinaire? Idée recette lumière populaire? Et que ça pète ! Quelle soit colorée et savoureuse Brillante à souhait et lumineuse ! Seulement pour garder la ligne : En quatre ou cinq lignes C’est tout Un mot de trop C’est trois ou quatre kilos de maux En écho Et ce n’est pas du mou Le gras qui jamais ne chôme Qu’un coup de gomme Assomme et met illico dans les pommes ! Vous voyez le topo ? Donc à vos plumes Et …en rimes S’il vous plaît! Hum ! Pour la peine En prime Comme gain, Votre part via internet Dans des assiettes,des assiettes Pâte porcelaine Aussi grandes, aussi grandes Et fleuries que la planète … Sans blattes Qui rêvent de la mettre à quatre pattes… Et ce qui ne gâche rien Tout potelé et rond Tel soleil levant…malin Fait main Du bon pain, odorant et frais Fleurant bon La passion fleur de sel, Levain du matin Blé, orge et sarrasin … L’essentiel Sans assassins Ni voleurs de printemps Dans les coins Les larmes… Les larmes sont des gouttes de vie Des capsules à effet prolongé Un collier de perles tricotées serrées Retenus au fil des jours à l’intérieur Pour cacher le bris du jet Et le jauni de l’anéanti Scellé dans le gosier Qui atteint vos fleurs Et rosiers de valeur Quand trop de sel y afflue … Lorsque les nœuds Des épis des larmes… alarme aux yeux Trop remplis Perlent et éclatent en pluie … Sous les coups D’un marteau piqueur Venu d’on ne sait où… Le cœur serré pleure Et fond Pour pas s’étaler de tout son long Les larmes, au fond Sont les épluchures Des fleurs Crochetées d’heure en heure Qui projectent blessure Et bleus À l’extérieur Dans l’espoir de refleurir un peu Pour être à la hauteur Le temps d’essuyer mes larmes Et d’en rire… La prochaine fois, sûr, promis Je vous parlerai dans la foulée De l’incommensurable charme De la gamme et panoplie Des autres larmes Qu’on ne peut refouler Qu’il nous arrive de lécher Et dont nous avons Tous fichés Dans le corsage Quelques échantillons Musique organique, cris De nos pauvres vies: Larmes, fontaine Joie, de crocodile, de désespoir de déception ou de rage Qui font rage… De Amar Bouzouar à Sidi Ammar! Fichtre ! Sacré chiffre 13 ! Tout un symbole ! Prémonitoire ? Clin d’œil malicieux de l’histoire J’extrapole un peu Mais Grands Dieux Il me plaît assez De colorer un peu Cette métropole Glacée Pôle de résistance…dans les pommes Qui ne respire que d’une narine Et encore ! C’est là que Brahmi Et Chocri Belaid sont morts Pour avoir respiré trop fort L’air pur de Nahli Pauvre colline Qu’on ne fait que rouler dans la farine Terres utiles données à manger au bitume Trottoirs encrassés Transport rural, Où le bétail humain est entassé Où l’espace de vie Communal Rêve avachi Est bu fumée dans les tasses de cafés, Mosquées et salons de thé Mais où, désormais Le sang de mai Vivifiant baume Coule neuf et frais… Se souvenant des 16 000 rosiers Du peuple des vaillantes abeilles Nids d’oiseaux et gamins de Nahli Menacés Que Maître Béton cuirassé D’un mâle coup de dent… Et sans prendre de gants Rêve d’engloutir à tout instant La cité Souffle citoyenneté Gonflant les poumons A voté… Pour un soleil non phagocité Du coup le parc a respiré La sebkha esseulée a suivi Et Bir Belahssen, dont l’eau N”a rien à envier à celle d’Evian La coiffe même au poteau En ce que ses molécules sans chlore Se rebellent Et se colorent De soleil Pour en revenir donc Au chiffre 13, véritable conque À espoir … Hasard ou mystère ? Dans ce contexte, Comment, au nom du ciel ne pas faire De lien, un parallèle quelconque Avec le 13ème siècle Et …Sidi Ammar ? Sidi Ammar ? P’tit coup d’oeil, donc dans le rétroviseur de l’histoire En 1270 , lâchant prières, chapelet Contemplation et mausolée Bâton de pèlerin en main Sidi Ammar Rien à voir avec Amar Bouzouar Zigomar Double discours Multi couvertures En fonction de la devanture Alias Wali Abou wifi du coin Ses funestes aventures Et plaisanteries au goût d’alun Sidi Ammar Brillant mystique, Saint patron vénéré des lieux Ne lésinant sur rien Pour sauver son peuple des envahisseurs S’en alla au loin Guerroyer héroïquement et défier haut la main l’armée régulière Grossie de mercenaires De Saint Louis, Barbare, va-t-en guerre Qui pour redorer son blason Espérait à partir de la Tunisie Conquérir tout l’Orient avec le fer… Point barre ! L’OTAN avant l’heure, quoi, ma foi Et évangéliste de surcroît ! Comme quoi Ce n’est pas uniquement la peste, je crois Qui, décimant les croisés, sauva cette fois La petite Tunisie, terre impie Au sel, à l’ortie et aux chemins de croix Mais les forces vives de ses fils, Guerriers, hommes de plume, femmes, Mystiques et preux chevaliers Tous Alliés À l’humus… Soleil chevillés Merci Faouzi Maaouia pour l’éclairage historique. 2018-05-15 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet