Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :10 – Les poèmes de Monika Del Rio:10 -5 :Le ciel se déchire 14 mai 2018 Monika Del Rio Le ciel se déchire Tant il se sent rempli De sentiments contradictoires. Les cuivres jouent Leur solo noir. L’amour est habillé En vêtements sombres. Ce soir, les éclairs N’éclaircissent pas la vie. Dans cette tempête, Je te vois si petit et frêle Avec tes grands yeux Débordants de larmes Et d’envie Comme un ruisseau Emportant avec le printemps Tous les cœurs. Tu me séduis. Je me laisse donc faire. Je marche derrière toi. Je te suis Sous une pluie d’étoiles. Je pars dans la profondeur De la nuit. Je m’enfonce. Je m’étouffe. La souffrance me semble Tellement douce et agréable. Toi, tu restes Tout près de moi Et cela Me suffit… Connaissant de près le parcours de cette poétesse à laquelle j’ai traduit deux livres ,l’un en 2002 et l’autre en 2005, la plupart de ses textes sont des transcriptions de vrais rêves vécus au cours du sommeil .Et ce nouveau-ci ne semble pas enfreindre à cette règle, vu l’ambiance pénombrale qu’il dépeint .Et comme tout rêve,celui-ci a une signification symbolique que l’analyste doit bien interpréter pour espérer la saisir .Dans ce paysage nocturne isolé, sillonné d’éclairs et semi-éclairé par les étoiles,deux symboles retiennent l’attention : l’orage et la nuit associés à trois sentiments majeurs : l’amour , la compassion et la souffrance . Le premier symbolise l’inconscient féminin et ses réactions comportementales négatives notamment la confusion et l’absence de discernement (je me laisse donc faire, je marche derrière toi – je pars dans la profondeur de la nuit, je m’enfonce ), tandis que le second indique la présence d’énergies extérieures susceptibles de causer de grands dégâts donc une source de crainte et d’inquiétude (j’étouffe – souffrance). Néanmoins ,ces sensations ne sont que les effets d’une cause profonde. Et cette cause semble être un amour d’un genre inhabituel que la locutrice ne peut ni en comprendre la nature, ni s’en libérer car, d’une part, il suscite une attraction inévitable et irrésistible (tu me séduis je me laisse donc faire, je marche derrière toi je te suis) et de l’autre la compassion ( je te vois si petit et frêle avec tes grands yeux débordant de larmes et d’envie). Un poème psychologique qui nous plonge les profondeurs abyssales mystérieuses de l’âme humaine et nous laisse sur notre faim car il ne nous donne aucune réponse. 2018-05-14 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet