Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :8 -Les poèmes de José Le Moigne:8-6 : Heureux qui se souvient 7 mai 2018 José Le Moigne Pour Patrig Heureux qui se souvient du vol des macareux dans le ciel gris d’automne Mille petits chevaux bais ont raclé le pavé avec sous leurs sabots des rêves de prophète Qu’y a-t-il donc dis-moi qui a-t-il donc lorsque le vent dépose les armes et que la nuit étire ses douceurs de psaume Qu’y a-t-il donc vraiment qu’y a-t-il donc dans ton regard qui s’ouvre sur des promesses de néant De prime abord, l’atmosphère que l’auteur de ce poème dépeint baigne pleinement dans la nature (macareux – ciel- vent – automne – chevaux – nuit ) sur fond de réminiscences, suscitant, chez le locuteur tout comme le lecteur , un état d’âme mitigé , oscillant entre d’un côté , la quiétude et le plaisir dans l’ici-maintenant (la nuit étire ses douceurs de psaume ) et de l’autre une curiosité teintée d’incertitude vis-à-vis de ce qui se passe dans l’au-delà (rêves de prophète – promesses de néant) . Ce qui donne ,en tout, une sorte de romantisme philosophique ou religieux . Sur le plan stylistique , le procédé de prédilection du poète est, à ce qu’il parait , de tenter de dire l’indicible, par l’exploitation à fond de l’effet évocateur des choses, en les détachant de leur contexte réel et les lançant vers un au-delà lointain et inconnu, par le biais d’actes métaphorisants très particuliers où le comparant relève du domaine de l’inimaginé et de l’inaccessible. Ce qui révèlerait chez l’auteur , une âme avide d’irrévélés et de mystères ( sous leurs sabots des rêves de prophète – ton regard qui s’ouvre sur des promesses de néant). Cette technique a permis au poète de créer des images surprenantes à la fin des trois dernières strophes. Un poème concis mais archi-plein d’écarts et de sens seconds profonds ! 2018-05-07 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet