Un nouveau bouquet de poèmes de Fatima Maaouia – poète tuniso-algérienne –Tunis 7 avril 2018 Fatima Maaouia PRESQUE PRESQUE était presque vivant Et presque mourant Accroche presque aux lèvres du temps Il était presque de son temps Et en même temps presque hors du temps Il avait presque des rêves d’enfant Et des presques anniversaires de grands Où, presque toujours Il était presque soit en avance sur l’heure … Les fleurs qu’il offrait à son cœur N’avaient pas poussé encore Soit en retard sur son temps Que la grâce du printemps Avait presque Raté d’un chant Il va sans dire que PRESQUE Qui avait hérité ce nom burlesque De sa maman Lorsque, enfant Il ne terminait Presque jamais son assiette Et d’un air presque ennuyé Lorsqu’on le houspillait Disait ” J’ai… presque terminé!” -” Termine-moi ce presque Ou ça va barder! Sinon c’est lui qui va te couper en dés Et te manger ! Presque, refroidit Il en a marre d’être assis à te regarder… PRESQUE Qui nageait entre choléra de presque et peste De soupe au lait ou de purée … Presque entre lumière Faisait presque sa prière Pour ne pas être mangé Et avait presque plus de versets Que des cuillerées Et si dans sa presque cécité Il lisait presque un livre …presque en entier Tant il avait presque peur de s’y perdre et de disparaître être et Presque en entier Et s’il terminait presque toujours son assiette Maintenant Il avait presque mal à presque toute la tête Allant presque pour se purifier Se doucher et se coucher Pour avoir été touché Par presque A tel point, Que, peste ! Un jour excédé au plus haut point Par tous ces presques gestes de rien Qui faisaient son quotidien Vif et preste Le prenant de vitesse, presque Le funeste Qu’il avait oublié presque N’en fit qu’une bouchée … et devint PRESQUE Mospilan pour mineuses Du soleil dans le cœur Pour toi qui est dans nos cœurs ! Ajoute une adresse de livraison Le Jour Je te dis Bonjour ! Oulp ! J’ai oublié… Jai oublié le ruban…Horizon À la feuille d’or Et pour donner encore Plus d ‘hélices À ton humus… J’ai oublié Mousse Savon Luxe pour ta frimousse Et Diamant le dentifrice Délice À la chlorophylle, rosée et sève Des chants Pour nettoyer tes dents De tous les débris, Sévices, injustices et préjudices Du mauvais temps d’antan Et accueillir le printemps J’ai oublié Le sourire malicieux ! Et pour accrocher la lumière Aux cieux Ton Khol, espiègle crayon mutin pour les yeux Ton eau de toilette Rouge Baiser ton rouge à lèvres Qui donne commotion et fièvre A la plèvre des champs Et mord au sang Pléthore tempêtes Et tourments ! Coche de ce pas La case des chemins de croix Avec tous ces jardins bétonnés Voix Boutonnée alentours A la tronçonneuse Jai oublié J’ai oublié le son de l’olivier Et le nom du produit Pour le citronnier Ah? Mospilan pour mineuses ?? Ces gueuses de mantes religieuses!! Et pour être le plus beau Encore, Si ça se trouve …De l’encens ! Brûle sens ! Des bijoux ! Hello ! Tu dors ? Au boulot! Trouve- moi tout ça d’abord …à bord !!! A- ton jamais vu un jour Le Jour Lambiner et oublier d’illuminer Sa propre mise à jour? Mes oignons… Le monde prend de la sauce tomate Sur la patate Et alors ? J’ m’occupe d’abord de mes carrées de navets Et d’oignons Mes oignons me sont plus chers que l’or Mes mignons ! D’accord ? J’m’en balance Du monde et de ses problèmes ! Versets déversés cris, œdèmes Ronces, errance à la ronde Par ci, par là à travers champs ! Mecs adversaires Gnons ! Râles ! Revers Camouflets ! Moignons ! Cadavres pâles Champs de bataille ! Barbe ! Ça me fait pas mal Tous ces zèbres informes Qu’on sabre Et transforme à tour de bras En trognons herbes à plat M’énervent ! La Barbe ! Ni sabre ! Ni bombes ! Ni barbe ! Ça me tombe ! J’aime les arbres ! Je regarde autour de moi Mon jardin ploie ! Qu’est-ce qui nous attend sur les plaines Au cours des prochaines années qui viennent ? J’m’en fiche ! A l’affiche chez-moi, sol en friche ! C’est dés aujourd’hui Qu’il faut préparer le terrain Qui a mal aux reins Tiens ! Mine de rien Je me demande si j’ai bien fait de planter des navets ! Les oignons aussi…d’ailleurs J’aurai du planter des fleurs Des concombres Du persil ou des céleris Et non des navets dans mes allées… Tous comptes faits… Y a pas mieux que les concombres ! Dans mes allées Les concombres font cataplasme Contre les décombres De mes racines carrées Les oignons aussi d’ailleurs Mais c’est pas pareil ! Cette pâte à pleurs A la pluviométrie déréglée Qui pluviote et pique sans arrêt Me fait peur Chaque botte que je désosse à l’outil ou à la main Me met en examen Chaque membrane Plombée de linceuls Irradie mon œil blême D’erreurs humaines Les concombres c’est plus doux Sans compter que c’est bon en cas de spasmes C’est pas du tout comme les oignons ! Les oignons Font malheur Ça fait pleurer comme chien Un rocher pour rien ! J’en ai tout un carré… Planté hier… Je vais être obligé de les arracher J’arrache avec colère Tous les pieds de l’hiver Que j’ai mis sous serre Non, mais! Suis pas Noé ! Tout de même Pour boire tous les noyés De l’humanité J’mets des nuages roses Des pétales de sparadrap Thé A la place des jarrets pluvieux coupés ras Pour avoir des chemins Pleins Dans mon jardin Sans risque d’intrusion De mauvaises saisons Un printemps sans chagrin Des parterres fleuris de jambes Indemnes d’œdèmes Et des mains noires, jaunes et blanches Sur toutes les branches Qui s’aiment J’arrose les graines avec la verveine Qui tombe sans problème De mes yeux Alfa bleue Y a rien à faire ! Il y a un os ! La terre a trop de peine Il pleut des fosses Dans ses veines Aussi grosses Que le sel que le vent de la haine Nous amène sur les plaines ! Un cimetière Sort de terre Me regarde à l’envers T’ en es encore là ? Me disent ses vers Caramba ! J’y crois pas ! J’ai été à deux doigts De lui arracher les bras Jusqu’aux bouts des ongles pour le faire taire Mais j’ai eu peur Mince alors ! Si par malheur le cimetière Allait, caler mon moteur ? Hé, bé !… Que deviendraient alors les fleurs Qui…ne sont même pas encore ? Triste triste requiem… Ö, quelle peine !! Catapultant mes veines Le printemps n’est plus du tout le même… Toutes les plaines Bébé ! Sont imbibées De la blancheur De ses fleurs Dans la peine Ben Même que, si… Le jour de l’aïd Bé De leurs propres aveux Bé-é béeh Les caïds… Beurk Pendent l’advenu… si mauvais caïd Ex Cid bienvenu Puis Sang henné et rides répandus Au delà des poignets … Ont danse dansé jusqu’aux nues D’empourpré empoignées Même que Sidi Pâques Mêlant les œufs En pack Et en séries A transformé en coquilles et nœuds Les œufs internés… d’eux…. Même que, Même que… Piteux ! Bouton pâte blême œdème Poreux Devenu sanglant emblème Blasphème À l’ADN des plaines Le jasmin, Prince des Pays de Gale Et jardins d’Essai du Mal En pince davantage pour le benzine Pour lequel Loi Super suprême On fait la queue Bien plus Bien plus Que pour le bon teint et l’humus des collines C’est la journée de la terre C’est la journée de la terre… La terre est palestinienne La journée De La terre AJOURNÉE Moire Coupée et découpée En territoires occupés C’est la journée de la terre La voix de la terre, mes chers ! En dépit des couches répétées De là de ci Bulldozer, bombes, scie… Maquillage, collagène Et coloriage sang visqueux À la surface du carrelage Qui font carnage et tapage De la pointe des pieds aux cheveux en feu Veines, racine et ADN La terre est palestinienne Mon vieux ! Été hiver Brûlée dans sa chair Sous menottes, bâillon et rets Depuis tant d’années Colonisée par l’hiver Maître de la terre Les voix anti Hitler Habituées à l’abri à pérorer Démocratie Justice, paix, liberté, fraternité Se terrent Pardonnent plus à Hitler Qui les a défait Par ses méfaits Qu’à la terre palestinienne Qui ne leur a rien fait Cécité ? Trous de mémoire Territoire troué de balles ? La terre est palestinienne ! En fait, La juste vérité… COMPLICITÉ !!! 2018-04-07 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet