Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :3 – Les poèmes et les récits de Patricia Laranco :3-9 : Les nuages 29 mars 2018 Patricia Laranco J’aime regarder les nuages et leurs formes qui se recréent, leurs troupeaux nomades et lents, leurs terrasses montant au ciel; leur laine qui sait si bien jouer avec les photons clairs étale parfois ses degrés majestueux vers le firmament. * Les nuages flirtent avec la solidité, contiennent tout : châteaux en Espagne, temples bourgeonnants, statuettes de gel, lacs de cratère, lagons bleus, planisphères aux continents neufs… * Les nuages fascinent mes yeux et captent ma pensée peuple de l’éphémère, tribus qui dessinent un miroir à la terre où les ombres et les clartés règnent de concert; ils lui parlent du Temps, ce vent qui va si vite à tout souffler et à tout faire oublier en remodelant chairs et profils. Les nuages font partie des symboles archétypaux universels qui se sont formés et inscrits définitivement dans l’inconscient collectif de l’espèce humaine, du fait de leur présence continuelle en face de la terre et des êtres qui y vivent. Et leur signification dépend de leur forme et de leur degré d’obscurcissement étant donné qu’ils jouent le rôle d’un miroir sur lequel l’être humain projette son intérieur. C’est ce que l’on observe à travers ce texte où la poétesse déchiffre avec une grande passion les aspects fantasmagoriques des nuages, y décelant des images qui illustrent des formes d’êtres et d’objets parmi ce qu’il y’a de plus majestueux sur terre. Ce qui dévoile à la fois une envie forte de s’échapper de l’ordinaire et une soif intense de l’insolite, de l’étrange et du beau, ainsi qu’une âme vagabonde en quête perpétuelle de réponses aux éternelles questions sur l’existence. Et c’est ainsi que la fascination qui marque, dès le , l’attitude de la locutrice cède la place, aux deux dernières lignes, à une inquiétude existentielle profonde face à l’avancée inéluctable et ininterrompue du temps aux dépens de la vie humaine incapable de toute résistance et qui ne peut que se résigner à son sort malheureux. 2018-03-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet