Un dialogue poignant par :Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie 28 mars 2018 Maissa Boutiche Elle lui dit d’une voix brisée Elle était triste, mais décidée De déballer ce qui alourdi son cœur Et veut sortir indemne de ce qui nuit et noie sa terre. Joignant les mains, clignant les yeux dans un battement de cils nerveux, Elle entame d’une sourde voix En le regardant droit dans les yeux. Elle ne ressent plus cette peur qui déchirait son ventre. Ses mains ne tremblaient plus Sa voix tonne comme le tonnerre Dans le silence qui les entoure : – Monsieur, je vous saurai gré De me donner du temps De rassembler mes feuilles éparpillées Au gré du vent Ces feuilles sont mes enfants, nouvellement nés Qui ne retrouvent pas de cœur pour les aimer Ni un foyer pour les héberger… Je ne sais pas si c’est du à l’aridité du temps Ou l’amour dans le présent et a déserté les coeurs Je veux seulement prendre soin ma sensibilité féminine Et de mon cœur or et argent Serti d’une saison que tout le monde aime et attend Ou fleuri mon cœur et régénèrent mes ans Monsieur, épargnez moi de vos réponses J’ai assez de maux écrits en ma peau Vous allez réveillez mes bleus que j’ai essayé d’endormir Épargnez-moi de vos paroles épée ! Me suffit l’amour qui garnit Mon cœur en porcelaine, mais en lambeaux Dû à la souffrance. Monsieur j’ai pris mon courage à deux mains Pour ce face à face serré sans attendre le lendemain. Je sais d’avance que le dialogue avec vous Est le veto et notre discussion ne nous mène nulle part ! Monsieur, cessez de me mettre à bout ! Desserrez votre main de fer de mon poignet ! Dorénavant, je prendrai seule les rênes de ma vie. Je ne suis pas de ce qui encourage à la haine Ni à la guerre froide Mais, je suis à bout, je vais partir seule Sur mon chemin que j’ai tracé… Monsieur, ne m’interrompez pas, Laissez-moi continuer, donnez-moi un peu de répit ! Gardez le silence, je vous prie Je n’ai pas signé votre feuille de route Pour une guerre infondée contre la beauté De mes sentiments. Monsieur, faites-moi plaisir ! J’en ai assez de votre air revêche J’ai besoin de repos Et vous perturbez de vos décrets, la paix que je recherche… Monsieur, quittez mon monde Quittez la scène quand je me représente ! Prenez congé de ma vie de mes saisons cerise ! Eloignez vous de moi à des mille, s’il le faut ! Votre déni construit ma tombe à l’avance Et J’ai envie de prolonger mon extrait de naissance, Habiller mes jours de rais , Mon ciel d’étoiles Et semer en mon chemin mes rêves en rose. Voilà j’ai terminé, adieu Monsieur N’oubliez surtout de prendre avec vous votre montagne de ma souffrance. 2018-03-28 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet