Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :4 – Les poèmes de Calli Mondésir :4 -6 : Jérémiades du chef-d’œuvre 23 mars 2018 Calli Mondésir Que sur mes lèvres S’appose une voix autre que la mienne Balbutiant ce langage indomptable A mon cœur inapte d’amoindrir La barbarie de ses mots Où le phonème ébranle le tympan Comme quand importune la terre Le repos des choses. Icelle est trop alanguie Pour partir à la conquête De répliques à mes suppliques Dans l’âme noire du diable ensevelie Vienne sur mes lèvres La maîtrise du jargon Des assujettis en insurrection Car il me faut de lumières Pour desceller le mystère Des supplices de mon âme ingénue. Quel soleil des jours de mon existence N’as-tu pas refroidi ? Quel coin de ma terre a pu esquiver Les maléfices de tes anges acharnés ? Quel cœur d’animal a pu préserver Dans sa hutte l’amour de l’éclosion ? Rien n’a pu ni garder ni sauvegarder dans l’âme Le prototype de sa morphologie primitive Et les gènes se régénèrent cette fois Avec cette motivation obstinée De promouvoir par le sang Les dimensions de la perversion. Qu’a-t-il fait l’homme qu’ai-je fait ? Moi qui n’ai même pas pris plaisir à éclater Quand mes oreilles indiscrètes Ont intercepté l’écho du prélude à l’existence L’histoire dans le ciel De la chasse à Lucifer Et au tiers des étoiles emballées Pour un outré ancrage vers l’abime. Je ne suis ni pour la cause ni pour l’effet Ni la cause de l’effet pitoyable Pourtant je porte sur le dos Le poids infâme de la toute culpabilité. Tu t’acharnes sur moi Alors que je n’étais point le stimulus De la guerre entre toi et le Maître Mais pourquoi ô diable frapper l’œuvre Jusqu’à ce qu’elle sombre Sous la fureur de ta poigne mortelle ? Sans doute pour secouer les entrailles du créateur Qu’elle absurdité Frapper là où ça fait le plus de mal possible ! Dans une langue religieuse pieuse et d’un ton plaintif et réprimandeur, l’auteur décrit les acharnements que le Diable n’a jamais cessé de perpétrer sur lui .Et pour que notre discours sur ce poème soit scientifique , reformulons , en termes empruntés à la psychanalyse , cette idée maîtresse sur laquelle il a construit son texte . Selon le système conceptuel élaboré par Freud , le diable s’identifie , si l’on veut , au ça qu’il définit comme ” une partie pulsionnelle inconsciente de la psyché humaine régie par le seul principe de plaisir qui est la satisfaction immédiate et inconditionnelle de besoins biologiques ” même si cette satisfaction est contraire à la morale . Ainsi , tout ce dont se plaint l’auteur (sur mes lèvres s’appose une voix autre que la mienne balbutiant ce langage indomptable à mon cœur inapte d’amoindrir la barbarie de ses mots / les maléfices de tes anges acharnés / cœur d’animal / cette motivation obstinée de promouvoir par le sang les dimensions de la perversion / je porte sur le dos le poids infâme de la toute culpabilité / ta poigne mortelle … ) n’est que l’effet de l’hypertrophie de cette instance psychique interne que la force opposée ( le Sur-moi qui est le centre des normes imposées par la morale ) a échoué à contrecarrer . Donc, au lieu d’imputer au Diable ses propres faiblesses , le plus judicieux pour l’individu est de se renforcer , en adoptant des idéaux grandioses qui lui permettent de se surpasser et de s’élever très haut , telles que l’idée de superman de Friedrich Nietzsche ou celle de Jean Paul Sartre selon laquelle l’homme est condamné à être libre et à se façonner suivant le modèle qu’il veut . Armé de telles philosophies qui prônent la force et la liberté , l’homme arrive ,sans aucun doute , à maitriser ses pulsions. Et à ce là, tout un contingent de diables ne lui fera pas peur ! JÉRÉMIADES DU CHEF-D’OEUVRE par Calli Mondésir Que sur mes lèvres S’appose une voix autre que la mienne Balbutiant ce langage indomptable A mon cœur inapte d’amoindrir La barbarie de ses mots Où le phonème ébranle le tympan Comme quand importune la terre Le repos des choses Icelle est trop alanguie Pour partir à la conquête De répliques à mes suppliques Dans l’âme noire du diable ensevelie Vienne sur mes lèvres La maitrise du jargon Des assujettis en insurrection Car il me faut de lumières Pour desceller le mystère Des supplices de mon âme ingénue Quel soleil des jours de mon existence N’as-tu pas refroidi ? Quel coin de ma terre a pu esquiver Les maléfices de tes anges acharnés ? Quel cœur d’animal a pu préserver Dans sa hutte l’amour de l’éclosion ? Rien n’a pu ni garder ni sauvegarder dans l’âme Le prototype de sa morphologie primitive Et les gènes se régénèrent cette fois Avec cette motivation obstinée De promouvoir par le sang Les dimensions de la perversion Qu’a-t-il fait l’homme qu’ai-je fait ? Moi qui n’ai même pas pris plaisir à éclater Quand mes oreilles indiscrètes Ont intercepté l’écho du prélude à l’existence L’histoire dans le ciel De la chasse à Lucifer Et au tiers des étoiles emballées Pour un outré ancrage vers l’abime Je ne suis ni pour la cause ni pour l’effet Ni la cause de l’effet pitoyable Pourtant je porte sur le dos Le poids infâme de la toute culpabilité Tu t’acharnes sur moi Alors que je n’étais point le stimulus De la guerre entre toi et le Maitre Mais pourquoi O diable frapper l’œuvre Jusqu’à ce qu’elle sombre Sous la fureur de ta poigne mortelle ? Sans doute pour secouer les entrailles du créateur Qu’elle absurdité Frapper là où ça fait le plus de mal possible ! 2018-03-23 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet