Merveilleux!… / Histoire de cœur /L’instituteur :trois nouveaux poèmes de Fatima Maaouia –poète tuniso-algérienne -Tunis 26 février 2018 Fatima Maaouia Merveilleux! Je ferme les yeux Juste un peu Juste un peu … Le temps… Le temps Que mon fils boive toute Sa tasse de lait Sans renverser une goutte Et sans faire chier l’univers Avec ce qu’il préfère Croissant bleu sticker vert Quand des milliers de gosses Avalent l’air Et la perte de père, mère, terre …à l’envers Broutent… Boue, crosses Et …croule L’air ! L’air empoisonné De cette farce d’ère Œil de glace enfumé Qui engrosse La garce de guerre En faisant ressortir L’os…des chairs De jadis et naguère L’os… L’os que rongent A la moelle charognards Trafiquants et maffieux Politicards Barbes bleues Amoureux des fosses Je ferme les yeux… Je ferme les yeux Juste un peu Non pour retenir mes larmes Mais pour affuter mes armes Et retenir, juste un instant entre mes cils En chien de fusil Le Merveilleux Qu’ils ont pris pour cible Et qui va faire l’impossible Pour crever à jamais le néant creux de leurs yeux. Histoire de cœur Construction de bribes de conversation Surprise Dans un lieu public Et essai sans façon D’observation de la fabrication à ma façon Pour en tirer à défaut de brique Insigne toison ou moissons Un peu d’évasion et de musique Gare au plagiat et à la contrefaçon! BRIBE PAR BRIBE, LA CONVERSATION Demain de bonne heure J’irai à la police, j’irai à la police Je leur dirai Que j’ai une maladie du cœur Un vrai supplice Et qu’en sortant de l’hôpital Après la panne générale du système Un clou, ou une ferraille A leur foutue Porte Dont les battants Ouvrent à tout vent “Tue” De toutes sortes Et ferme mal La plaie Même bébé … Que le diable les emporte ! La ferraille A coincé mon châle Le plus beau Celui à fleurs Et oiseaux La mer Tout autour Que je préfère d’ailleurs A tous les autres Je le porte sur le cœur Pour les grands jours Il me vient de ma mère Quand je le porte Elle me dit : ” Bonjour ! ” C’est dire sa valeur ! Du lin, tissé main Un crève cœur Ce trou en plein cœur Qui s’ajoute au mien ! Vous pouvez donc juger de la vigueur Non de la frayeur Que j’ai eue Mais de la blessure et des bleus Aux jambes et au cou, sans compter le cœur… Vous savez- ce que c’est un cœur ? Qu’est ce qu’on peut faire pour vous ? Que faire contre eux Plutôt ! Vous savez ce que c’est les histoires de cœur? On en rigole, on en rigole Mais quand ça bouillonne Ça vous déboulonne le sol De n’importe quel bougnoule Que dire? J’ai peur pour mon cœur… Flingué de l’intérieur Le pire Il a du mal au cœur contre eux Un mal de chien Et c’est pas bien Vous avez un cœur ? Le mien Me serre le cœur à deux mains Depuis cette histoire Il ne fait que broyer du noir Matin et soir C’est trop pour ses paramètres Déjà bien mal au point… De lever les poings C’est pas bien De mettre ainsi des pierres dans le cœur C’est pas du tout du gratin au four… Ça peut démettre pour toujours La mécanique… Alors fin de musique Pour la bourrique ! Et le moteur Arrêtera d’émettre des fleurs! L’instituteur Bon, Le débit est bon Le cordon Pas trop court Son cœur résonne fait des bonds Il a froid au cœur Son cœur déraisonne L’heure est bonne… Ça le désarçonne La cloche sonne L’instituteur Chargé de cours Prit son cœur Livre d’or Tout rempli de craie Et de traits Tendit au jour Comme une fleur ferveur Comme un trophée d’or Son cœur Qui avait si à cœur Si jeune encore De mener à bien son cours Mais pour l’heure Encrier trop lourd Pour le transport à bon port Du manuscrit Où le débit sourd de la vie Accourt Le pendit haut et court Au tableau noir Au milieu des galaxies Suspension de cours… La vie suit son cours Mais depuis, le tableau pleure ! 2018-02-26 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet