Par édi de la poésie/ Gâteau cigarette /Comme hier et comme aujourd’hui/ Tu te souviens ?:Quatre poèmes de Fatima Maaouia – Poète tuniso-algérienne –Tunis

Fatima Maaouia

 

Par édi de la poésie

 

Par édit 
De la poésie
Matrice
Mélodie
Fleur de vie
Contre tous les dénis
Crimes 
Et délits…
Et qui le dit

Par Décret Suprême 
De Sa Majesté La Rime 
Mère Reine Souveraine 
Fondatrice 
Ailée
Du groupement interprofessionnel
Allié
De l’arc en ciel 
Grains de beauté 
Et produits insignes 
De la chasse et de la pêche
Qui donnent la pêche
Aux contrées 
Et cœur contré

Rien n’arrête ses vers 
A la poésie !
Tonnerre !
Que vous raconter ?

Ni vers ni hiver
Ni guerre
Ni tonnerre 
Ni éclair
En matière 
De ferveur d’art et de fleurs

En musique
Elle astique
Et aére l’atmosphère

Sève 
Au fait de toutes crises et tempêtes
Qui secouent, assomment
Et mettent
Rêve 
Hommes 
Bêtes et planète
Dans les pommes

Sans bla bla inutiles états d’âme 
Elle s’occupe tant du charme des dames
Que du printemps des âmes

Champs de blé
Sang sur les mains 
Et les champs
En flammes 
Chant absent
Sangsues de nos chants 
Aurore, couchant

Calibre, teneur et prix 
En détail et en gros
Mensonges 
Vaccin, bobo, iandes, baies, riz
Pitbull bio
Astres fluo et pilule 7 dimensions à songes :
Menuet 
Mis sur le marché
Par le consortium cœur confit
Pour nous hacher menu 
Et nous marcher
Sur les pieds…

N’ont pour elle aucun secret

Idem
De saison en saison
Pour tous les œdèmes
Cargaisons sucrées 
A l’horizon 
Inflation, 
Et expéditions 
Tambour battant
Menées 
Sans émotion 
Par OTAN
Et oncle Sam

Ainsi que celles
Sel 
Du FMI
Dans nos assiettes inhalées

La poésie?

Action

Émotion

Qui piste

Et précède la vie…

Infinie

Sa liste

D’intervention

N’est jamais finie

Gâteau  cigarette

 

Pour son anniversaire

Elle acheta un gâteau

Oh, pas  le plus cher

Mais le  plus beau

De la terre,Une forêt noire…

Elle avait la recette déjà en tête…

Avec des éclairs

Au chocolat noir

Comme son cœur

À  couvert

Sous la tempête
Elle regarde

Ce grand gâteau de fête

Que chaque jour

Elle  accommode à sa manière

En  gâteau d’anniversaire du jour
Ce cœur

Marmelade

D’orange amère

Offrande au monde

Qui battait au noir

Qu’aucune chandelle,  bougie

Iris ou pupille éblouie

N’éclaire ce soir

Pour faire fondre cire et oubli
Drôle de créature !Ce cœur

En tenue éternelle

Permanente officielle de travail

Qui la mène en bateau

Chaque jour

Pour être debout

Elle  trafique et fignole

À la confiture ou à  la chignole

Ce guignol…

Flambeau

Toujours debout…

En garde à vous

En garde a vue

Que chaque jour de la vie

Elle perd un peu plus de vue
Drôle de créature!

Qui la tueLe  créateur

Pourtant,Pour lui en faire don

Avait dû  braquer toutes les filières

Pure lumière

Pour le créer sans défaut

Et sans pli amer
Elle coupa le gâteau

Ciselé comme un cœur

Quatre-quarts qui pleure

Pré découpé d’ailleurs

En parts inégalitaire sâte brisée

Bris de noisette

Quartier d’orange

Zeste  de songe

En mille morceaux

Biscuit en lambeaux

Mille fois cuit Petit  four

Qui lui a joué tant de tours…
Un jour, il a même parlé d’amour…

Pour toujoursA son cœur

Où, entre  pétrin et four

Se sont bousculés tant de fleur

Et télescopés tant de pleurs

Que tout le monde mange

À toute heure

Qui dérange tout le monde

Et qui la mange

A chaque seconde
Pour accompagner le mille feuilles

Que mille fois elle effeuille

Ne pas étouffer Et noyer sa peine

Café?Thé ou…cigarette ?

Elle se fit un café très fort

Avec ses larmes torréfiées
D’un geste machinal

Versa le café dans le cendrier

Porta à ses lèvres

Banales

Sans fièvre

Ni baiser ni rouge à lèvres…
Et à  même

La bouche de la vieille tasse,

Porcelaine lasse

Comme elle…

Anse et aile

Ébréchées et balafrées…

Qu’elle garde quand même

On ne sait pourquoi

Parce qu’elle est blessée ?
Panse pleine

De miel disparu

Pour faire la fête

Et faire passer les arêtes

Du gâteau

Rien ne l’arrête
 froid

Et à toute vitesse 

Boit La cigüe contenue

De  la poche à… ouille

Mélange Houille

Magma,  cendre,  songes

Stress, mégot

Cicatrice,  lambeau de peau

Goudron,  miettes, fumée, vapeurs, sanglots

Et sang noir paillettes de cigarettes

 

Comme hier et comme aujourd’hui

 

Aujourd’hui…
Comme hier et comme aujourd’hui
Sur ma table de nuit
Y’a toujours
Été, hiver…
Le jour et la nuit
Le printemps et l’hiver

Sur ma table de nuit…
Avec le jour
Livre de chevet
A ma vie chevillé
Y’a toujours, toujours
Le jour d’hier
Qui n’est plus …nuit
Mais qui reste jour
Sur les bords de l’oubli
Et qui, au matin
Secouant le tapis gris de la nuit

Tends toujours
Les bras au Jour d’aujourd’hui

Et ainsi,
Comme hier et comme aujourd’hui
Reformulation
D’hier en nouvelle journée
Dont les frissons
Hier et aujourd’hui
Quels que soient
La rocaille ou la soie du chemin
Les pépins, la joie, la poisse
Le gris, le rire, délire ou le froid
Engrangés
Sous le toit
Sanglots, rêves et tempêtes à huis clos
Dans les entrepôts

Comme hier et comme aujourd’hui

Aujourd’hui
Pieds léger

Bras dessous par dessus
Hier et aujourd’hui

Tendent la main
À demain…

Qui déjà
Comme hier et comme aujourd’hui

Comme, je l’ai déjà dit

Tends déjà à deux mains
Avec ses dents de lait
Treille, oranger
Romarin
Et thym fruité

De ses doigts d’aujourd’hui
Comme hier, comme aujourd’hui
Et …comme demain

Relayant ainsi toujours au jour le jour

Le jour …Pouvoir

Comme hier et aujourd’hui
D’emprunter
Hiver été
Et de boire
Aujourd’hui
L’espoir entêté
D’autres printemps, d’autres sentiers
D’autres étés…

Tu te souviens ?

 

Tu te souviens ?
Lorsque tu m’as demandé 
De te prêter mon jardin 
Pour faire la fête…
Hein ?

La fête?

Et bien, 
D’un jet
Tous les arbres et toutes les fleurs
Du jardin
Nourri des arbres et des fleurs du jardin 
Pour s’ériger 
En jardin et projet
M’ont embrassé la main

La fête ? 
L’olivier, le geai et l’oranger 
Forgés 
Pour nourrir, vivre, chanter et enchanter
M’ont embrassé la main…

Avant que je n’oublie…

– “Enchantée 
Et merci, bien!
L’abeille, la cigale, la fourmi, 
Et aussi le thym et le romarin ! “

– ” De rien ! De rien !..”

Saisissant au vol leurs ailes
En apprenant la nouvelle

Tous les oiseaux de la planète 
Accourant de partout du ciel

Tous les oiseaux
Qui l’avait élu
Pour défaire la glue
À leurs ailes 
Chantant à tue tête :

– “La fête ! La fête !
Où est l’abeille, le lapin,
La fourmi, le chat, Tony le chien ?
La bougie, l’encens, les parfums, 
Le kanoun, le benjoin, 
Et tous nos copains ?

Les jouets, la musique, les gamins, 
Les grands parents, la balançoire 
Les vielles histoires
Le thé, les poires
Les petits pois …
Les raisins ?

Un à un 
Se tenant par la main, 
Les grains…
Au pois chiche sans bicarbonate au rein 
Qui rétrograde le sein
Du couscous pas chiche et sain
Qui fait tant de bien ?

La mousse, le foin, le coussin, 
Puis la cousine et le cousin, 
Le pain fait main, 
La nappe, les assiettes et le vin ?”

Tous
M’ont embrassé la main
M’ont embrassé la main

C’était le seul jardin des alentours 
A un jet de tous les cœurs
Le seul jardin
Planté avec amour dans le coin
Sans serrure, sans clôture et sans mur

Le soleil lui fait la cour
Abeilles et oiseaux y accourent
Pour faire un tour…

Le seul jardin secret
Avec des arbres et des fleurs
Des jets d’eau 
Où le vert 
Fait au pied levé 
Le grand “V”
De la victoire
Sur le noir

Tous les voisins avaient des tours…
Avaient des tours…

Au fil des années
Le béton armé 
Poumon à air comprimé 
Les a avalés comme comprimés…

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