Les jardins magiques par :Monika Del Rio – poétesse, nouvelliste et romancière polonaise résidant à Bruxelles 17 février 2018 Monika Del Rio Chaque année au moment de l’épanouissement des azalées dans leur floraison abondante, les Serres Royales de Bruxelles ouvrent pendant trois semaines leurs portes au public. Cet immense bâtiment art nouveau, en métal et en verre, semble pourtant fin, léger et aéré en se mariant parfaitement avec le grand parc de 25 hectares, qui l’entoure. Conçu par l’architecte, Alphonse Balat, à la fin du 19ème siècle, il abrite une grande collection de plantes et de fleurs exotiques. Certaines espèces datent d’ailleurs de son ouverture. Pour la deuxième fois, j’ai franchi le seuil de cette enclave exotique en plein cœur de la grisaille. La première fois était pour moi un moment d’éblouissement, la deuxième – une réflexion sur le temps qui passe. Une féerie de couleurs, contre la maladie et la mort. Tout se suit : l’épanouissement et le déclin. Les palmiers géants de plus de 110 ans avec leurs feuilles desséchées, attaqués par des maladies, me regardent tristement de hauteur de leur vingt mètres. Les trente six colonnes de pierre, témoins muets de cette hécatombe restent paisibles et imperturbables, immobilisées sur le sol marbré. Des fougères géantes, souffrantes elles aussi, ouvrent la voie. On sent ici l’humidité et l’odeur âpre qui devait accompagner les premières espèces animales il y a des millions d’années. Mais, ce changement d’une année à l’autre, est-il vraiment réel, ou bien tout ne s’est-il pas déroulé dans ma tête ? Je regardais peut-être cet endroit avec d’autres yeux, un autre regard. Le temps passe… Un jour suit l’autre. Nous avons parfois l’impression de courir sur place essayant d’attraper l’instant qui s’en va, pour revenir inlassablement plus tard, comme les saisons qui reviennent chaque année, mais nous sommes déjà transformés. « Tu ne peux descendre deux fois dans le même fleuve ; car de nouvelles eaux coulent toujours sur toi » – disait Héraclite. Panta reï. L’allée des fougères souffrantes m’emmènera dans un monde différent. La floraison maigre ou tardive des fleurs exotiques, des parterres et des plates-bandes, en comparaison de la féerie de l’année précédente, provoque une déception. Encore une. Cependant, la collection impressionnante des camélias et le splendide pavillon aux azalées attirent les visiteurs, ces abeilles assoiffées du doux nectar qui permet de tout oublier. S’enivrer pour repartir avec de nouvelles forces créatrices ! Les galeries sans fin de géraniums résistent à toutes les épreuves, avec leur multitude de variétés et de couleurs. Les camélias, ces fleurs originaires d’Asie, liées inséparablement dans notre subconscient avec le roman d’Alexandre Dumas-fils : « La Dame aux camélias » et son adaptation musicale dans « La Traviata » de Verdi, étalent leur beauté fraiche et fragile, leurs pétales aux couleurs blanc et rose comme les joues d’une jeune fille. Leurs feuilles lisses et brillantes présentent cruellement à nos yeux la pureté des boutons et des fleurs fraichement épanouies, cruellement – car il ne nous est malheureusement pas possible d’arrêter le déclin de cette beauté parfaite, qui fanera pour nous séduire à nouveau l’année prochaine. Le temps passe… L’allée des fougères souffrantes m’emmènera dans un monde différent. La floraison maigre ou tardive des fleurs exotiques, des parterres et des plates-bandes, en comparaison de la féerie de l’année précédente, provoque une déception. Encore une. Cependant, la collection impressionnante des camélias et le splendide pavillon aux azalées attirent les visiteurs, ces abeilles assoiffées du doux nectar qui permet de tout oublier. S’enivrer pour repartir avec de nouvelles forces créatrices ! Les galeries sans fin de géraniums résistent à toutes les épreuves, avec leur multitude de variétés et de couleurs. Les camélias, ces fleurs originaires d’Asie, liées inséparablement dans notre subconscient avec le roman d’Alexandre Dumas-fils : « La Dame aux camélias » et son adaptation musicale dans « La Traviata » de Verdi, étalent leur beauté fraiche et fragile, leurs pétales aux couleurs blanc et rose comme les joues d’une jeune fille. Leurs feuilles lisses et brillantes présentent cruellement à nos yeux la pureté des boutons et des fleurs fraichement épanouies, cruellement – car il ne nous est malheureusement pas possible d’arrêter le déclin de cette beauté parfaite, qui fanera pour nous séduire à nouveau l’année prochaine. Le temps passe… 2018-02-17 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet