Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor : 2- Les poèmes d’Alain Minod : 2-2 :La compagnie au hasard dans la nuit 13 février 2018 Alain Minod Le souffle par lequel se déroule compagnie T’insuffle des airs où tu fabriques ton nid Mais – malheureuse resterait cette promesse – Si bien fabuleuse ne demeurait ta liesse Et les écoutes-tu ces voix qui veillent – Qu’elles ne sauraient traduire tout ton éveil Sans ta juste bienveillance pour leur vertu A les réveiller tes rêves qui s’étaient tus Oui ! Toujours à l’improviste renaît ta vie A qui jamais tu ne peux demander l’avis – Sans-cesse vraiment – à demander l’impossible – Tu passes toutes tes propres amours au crible Quand la moindre de leurs chansons reste fidèle Tu trouves dans la compagnie ces grandes ailes D’où – grande rage et pesanteur évanouies- Tu le trouves ton courage– intact dans la nuit Tu tournes la page de la mélancolie En ouvrant ton âge au seul grand livre où tu lis : Celui où bruissent –confidences sur les lèvres – Entre des silences – des secrets jamais mièvres Tout ce qui – du partage– casse la terreur – Outrepasse toutes les petites erreurs Et ce que les amitiés de rencontre anime S’arrime au temps qui fuit mais jamais ne le mine Et là où l’envol de tes vers t’as amené Poète ! Tu l’as volé aux âmes bien nées : Ce mystère des solitudes partageuses Dans la belle altitude d’une terre heureuse Mais – qu’importe toute misère – dirais-tu ? Sais-tu : la belle amitié ne peut l’avoir tue Et – à travers elle –peut encore s’étendre Le tendre – donc pour toute pauvreté – s’éprendre ! Le chemin le plus court pour espérer déceler le noyau sémantique de ce texte qui apparaît à première vue comme impénétrable serait de suivre tous les indices minimes soient-ils se rapportant à la clarté et à la visibilité .Et ces indices bien qu’ils soient peu nombreux, nous renseignent que le locuteur qui est lui-même allocutaire se brosse en tant que poète (Poète ! ) une image de chasseur d’instants fugitifs c.à.d. de moments d’inspiration qui lui procurent, selon ses dires, la sérénité , la paix intérieure ,le bonheur, la joie et l’allégresse (le souffle par lequel se déroule compagnie – t’insuffle des airs où tu fabriques ton nid – tu trouves dans la compagnie ces grandes ailes – tu tournes la page de la mélancolie – ce mystère des solitudes partageuses dans la belle altitude d’une terre heureuse).Si nous nous penchons maintenant de plus près sur cet état d’âme très particulier , il nous apparaît d’abord complètement inattendu (toujours à l’improviste renaît ta vie ) et consécutif à l’effet d’une source inconnue (les écoutes-tu ces voix qui veillent ?),mais un effet clairement bénéfique puisqu’il fait éprouver au poète cet étrange plaisir spirituel apaisant. Récapitulons :le poète , le vrai , vit, comme tout assoiffé de sens , dans une solitude intérieure atroce mais heureusement que l‘inspiration poétique est là pour lui tenir compagnie et le faire sortir de ce désert affectif aride et sombre bien qu’elle ne réponde jamais à son appel et surgisse toujours en lui sans préavis .Ce qui veut dire que le vrai poète n’est pas celui qui va vers la poésie mais qui la reçoit de la même façon que les prophètes reçevaient la révélation Sur le plan stylistique , ce poème a été conçu sous la forme d’un tissu épais de connotations sombres parsemées de points lumineux et étincelants. 2018-02-13 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet