Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor :1-les poèmes de Jocelyne Mouriesse :1-9: Brume de sable 5 février 2018 Jocelyne Mouriesse Brume de sable Brume de sable Se parant de l’écume Un ourlet d’amertume Cavalait sur nos bleus Au vague langoureux D’embruns il les consume Soupirant tout de sable En passant nous embrume De déserts inlassables. Notre poétesse de l’autre bout du monde écrit peu mais bien. Et c’est peut-être cette sobriété ou, si l’on veut en terme de linguistique, cette économie du langage qui a déterminé son option presque définitive pour le mini-poème.J’ai dit qu’elle écrit bien parce que ce nouveau mini-poème répond totalement aux règles de ce genre et notamment la fin surprenante qui doit secouer fortement l’esprit du lecteur et se graver profondément dans sa mémoire. D’abord nous sommes saisis par la condensation extrême des sens seconds dont la plupart appartiennent à un champ notionnel majeur : la douleur morale connotée par les unités lexicales suivantes : amertume – langoureux – soupirante – consume – déserts …Ensuite la description suggestive très subtile, d’un coté, du rapport d’identité entre l’intérieur humain et l’environnement brumeux et mélancolique ( En passant nous embrume de déserts inlassables )et ,de l’autre, l’opposition entre ces deux mêmes éléments : le premier est sec et aride et le second est aquatique , enfin l’étendue de la sensation de sécheresse engendrée par la projection de la brume sur l’âme humaine dont celle de l’auteure .C’est un autre joyau petit mais très précieux . 2018-02-05 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet