Comment j’étais venu au monde ? par :Mohamed Salah Ben Amor

Ma chère mère Salha Zaatour

Mon cher père Salah Ben Amor ,sculteur.

La maison où je suis né le dimanche 20/2/1949 vers 16h

Le lieu où se trouvait la fontaine publique près de laquelle mon père rencontra pour la première fois ma mère en 1947.

La coline Byrsa à Charthage sur laquelle se trouve la maison où je fus né.

Un jour, en octobre 1947, Salah, un jeune homme de vingt-cinq ans est allé à la fontaine publique sise à l’entrée du village de La Malga à Carthage, à l’intersection des routes menant à la Marsa, à Amilcar ,à Carthage-Annibal et à Douar Echchat, pour s’approvisionner en eau potable. Il était fils unique et vivait avec sa mère Halima, une veuve de cinquante ans .Il y trouva Salha, une jeune femme divorcée de dix-neuf ans portant une cruche sur l’épaule. Elle était de grande taille, le teint clair, les cheveux longs et noirs obscurs et les joues roses comme des fleurs.
-« Salut ô porteuse de la cruche ! », lui dit-il.
-« Garde tes salutations pour toi et boucle-la, sinon tu auras affaire à mes frères ! », lui répondit-elle.
Salah qui connaissait de loin les frères de Salha et surtout l’aîné Habib qui était costaud et prêt à recourir à la violence à tout moment, se tut, remplit son récipient d’eau et s’en alla .
Quelques jours plus tard, il se servit d’un ami qu’il avait en commun avec Habib pour lui communiquer ses intentions de demander sa sœur en mariage. Habib répondit qu’il n’y voyait, en principe, aucun inconvénient mais dans ces affaires-là seul leur père décide, lui promettant de le mettre au courant de cette proposition le plus tôt possible.
Le père Msarra, qui était un ultra-traditionaliste et polygame, était, depuis six ans, rongé par le regret parce qu’il avait fait marier sa fille Salha contre son gré, alors qu’elle n’avait que treize ans, à l’un de ses cousins, un jeune homme de trente-trois ans mais le jour du mariage, elle s’enfuit de la maison conjugale, en sautant par la fenêtre. Il avait alors trouvé dans cette demande en mariage une occasion idéale pour corriger sa faute à son égard. Quant à Salha, qui était séduite par le charme du jeune homme mais était obligée de montrer le contraire par respect aux traditions ,elle était au comble de la joie.
Leur contrat de mariage fut signé le 22 février 1948 à 16h au bureau d’un écrivain notaire à la Marsa et se marièrent dans une maison sise sur la colline Byrsa à Carthage à une centaine de mètres de la cathédrale de Saint-Louis .Ils vécurent ensemble quarante-cinq ans et eurent en tout dix enfants dont quatre (Faouzia, Ahmed, Nour Said et Habiba I) furent emportés par des maladies infantiles. Les six restants :Mohamed, l’aîné, Kouka la quatrième, Habiba II la septième, Zakia la huitième, Lotfi le neuvième et Souad la dixième continuent à vivre.
Salah mourut en 1993 et Salha en 2003 et ils reposent dans un même espace au cimetière de Bab Jebli à l’Ariana.
Que Dieu les couvre de sa sainte miséricorde .Amen !

 

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