Les archives des commentaires poétiques de Mohamed Salah Ben Amor: 1-Les poèmes de Jocelyne Mouriesse :1-5 : Full moon 31 janvier 2018 Jocelyne Mouriesse Qu’allons-nous faire nénuphar ? Un quai s’allonge sous le regard. S’étendre est “vagues” en quelque part L’une est de miel et l’une effare. Ce mini-poème est très court me diriez-vous ? Donc il est facilement déchiffrable ? A d’autres ! Plus les textes de notre amie la poète de l’autre bout du monde sont concis , plus les signaux qu’elle émet pour éclairer le lecteur sont moindres et le noyau sémantique est brumeux voir complètement voilé .Pour espérer trouver une petite voie dans cette obscurité totale , essayons encore une fois le truc des isotopies si chères au sémanticien franco-lituanien Algirdas Greimas .Vu de cet angle , ce quatrain semble en contenir au moins quatre : la première est la notion d’eau ( nénuphar qui est une plante aquatique dont les grandes feuilles rondes flottent à la surfaces de l’eau – quai – vagues ) , la seconde est la vastitude ( s’allonge – s’étendre ) , une troisième : l’imprécision ( vague – quelque part ) et une quatrième :l’effet sur l’observateur ( de miel – effare ) .L’idée d’eau associée à celles d’étendue propice à la rêverie et de douceur ( nénuphar – miel ) nous renvoie au milieu natal de l’auteure : La Martinique .D’où un ton sous-entendu élogieux et à teinte nationale .Néanmoins , si cette lecture est juste , on n’est encore qu’au niveau des sens seconds alors que ce texte en comporte au moins un autre plus profond , celui du subconscient à travers lequel apparaissent des indices de conflit interne entre d’un côté :le plaisir procuré par la vue du paysage aquatique observé, doublé d’une fierté de son appartenance à la patrie et de l’autre une inquiétude existentielle inconsciente engendrée par les notions de vague et d’étendue qui troublent en même temps l’âme de la poétesse ( effare ) . Enfin, même si l’auteure n’adhèrera pas , comme d’habitude , à nos interprétations , il n’en demeure pas moins que la particularité première de ses mini-poèmes est leur haute condensation sémantique née de l’accumulation des symboles , des connotations et des non-dits . 2018-01-31 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet