Zina et Aziza…(1) et (2) par : Fatima Maaouia- poète tuniso-algérienne-Tunis 30 janvier 2018 Fatima Maaouia Zina et Aziza…(1) Mon coeur à vie bascule vers elles ! Par ici les Belles ! Donzelles ! Gazelles Ondoyantes jumelles ! Flammes sensuelles Sève jeunesse Bras amphore En corps en corps Avec l’ivresse Grandes fleurs Tige vertige Or, Azur, Argent Art’agile ..fluide, Argile Dansant … Elles font tourner les têtes et battre les cœurs Gracieuses Langoureuses, malicieuses Scintillantes roses Lumineuses ! Poésie Nul funambule n’arrive à leurs chevilles Yeux velours Balayant d’un sourire ravageur les cœurs Sur le tapis roulant des jours On garde brûlure pour toujours Leur feu qui se coupe en deux Pour le plaisir des sens et des yeux Paire lumière Miroitant …duo d’enfer Belles-Belles! Label ? Ailes Bombes Rêve et musica Made Tunisia ! Fibres Libres Battantes ! Combattantes ! Maghrébines, bédouines à la Une Magiques rimes Que Dieu fellah Dota un matin de longues mèches brunes Algues marines Lunes fines Que Dieu marin lécha Et dans le vent lâcha Filles d’Eole… Épis orge et blé Clés de sol Dont les pieds Nus Qu’on ne fait plus Fertilisant les nues Ouvrant Haut la main A l’envolée du destin Ont pris la parole Pour l’envol Loin des prisons et des geôles Enjôleuses Charmeuses, ensorceleuses Jasmin majestueux D’un beau pays au passé lointain Amoureux Du matin Lourds et gros bijoux d’apparat Héritage de la kahena Grands drapés de tissus fins Tissés or joint à la main Et non drap en peau de rat Sirènes de la médina Reines partenariat De nos premiers pas Grâce berbère Magiques Magnétiques … Touche particulière Qui vous touche Et fait mouche Etoiles Nord Africaines ! Hommage prononcé Elles n’ont pas dansé Avec les loups … Mais pour nous ! Pour le frisson, pour le cran… Pour tout ! Hommage prononcé de l’histoire Que n’auront jamais Les semblants De danseurs à l’écran … Poire Vue mille et une fois Qui vous laissent marbre froid Encore moins Les doigts glabres disjoints et vains des mains Sécheresse poussières et alun Froide géométrie Sans grâce, ni génie Des élus… parvenus ….si mal agencés A nos vies : Chimère Chaque jour engrossée de déboires Qui n’en finit pas de geler l’espoir Par leur manque de discernement et de lumière Poésie innée Et henné Populaire satinés Ailées Qui ont hissé Haut Aux plus beaux Sommets de gloire … Toute une atmosphère Zina et Aziza…(2) Inévitable ! Flammes Inséparables Zina et Aziza Monstres sacrés des Arts Phare De la danse populaire A l’orée de l’indépendance Se ressemblent si fort Qu’elles en deviennent interchangeables Aux yeux du veau d’or Jaloux de leur aura, de leur présence Quelle violence Lorsqu’une femme danse ! On ne fut content Que lorsque, au grand dam De leurs fans On trafiqua leur essence Et leur âme D’artistes En tristes Véhicule à benzène ou à essence … Au tournant… Spontanément? Sans férir … Pour rire ? Au lieu de créer une école en leur nom… Vite fait Zina et Aziza furent momifiées En mastodante sillonnant rues et monts On détourna leur nom Dont on gratifia de préférence Un double bus en accordéon De couleur jaune poussin Pour rappeler sur le terrain La flamme alliance innée De leur pas de danse Peu à peu On réussit à éteindre leur feu Dans les mémoires et le lieu… Les pneus Courent les rues…on ne voit qu’eux ! Et l’on finit par accepter l’idée Que sans crier gare Sans caresse Et sans égards L’on passe D’une femme à l’autre sur la caillasse Comme si c’était la même carcasse Qu’on traverse à la renverse dans tous les sens Pas, vite franchi On passe ainsi D’une femme majuscule et gracile A un vile ustensile de cuisine, fruit, navet Légume ou véhicule Avachi Logique ! L’explosion techno-touristique Qui toujours coopère Avec le fer A transformé… Leur destin pur élan et musique En masses animales et métal Normal ! Pour honorer le contrat et ajouter à la cacophonie générale Le capital Capture les artistes, étoiles chevronnées Nées Âmes saveur, parfum renommé Eau forte… Et sans état d’âme Trafiquent déesses et sirènes En aphtes compacts Et nature morte… Sur le mac adam et l’asphalte 2018-01-30 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet