Deux nouveaux poèmes de Maissa Boutiche – Ain Bénian-Alger-Algérie 29 janvier 2018 Maissa Boutiche Malmenée par le vent des pensées Du jour au lendemain, je me perds dans le monde Et ces opinions rétrécies L’un me dit : – c’est haram ce que tu écris ? L’autre réplique : – que cesse ta poésie ? Et l’autre : c’est interdit pour la femme, il me chante ? Je répondis : – Qu’elle sommeillait au coin de mon cœur, Qu’elle régénérait mes belles fleurs, Qu’elle estompait toutes mes douleurs. Elle a marqué mon passage Et réveillé mes tatouages, Qu’elle m’a révélé un monde magique Et où je vaquais avec ma nostalgie. Elle a apaisé mes blessures Et éclairci mes chemins durs. Bah, jasez autant que vous voulez ! Emprisonnez-moi par vos lianes ! Maillotez, ma belle âme En dispersant si vous le pouvez, ces pensées?… Libre est mon âme et ambassadrices sont mes pensées ! Elles sont voyageuses à tout temps Comme tant d’âmes de mes semblables. Ecrire c’est le cri de l’âme, Briser le silence infâme Et rêver, c’est monter la vague, Fermer les yeux quand le soleil sur tes traits vaque, Voler dans le ciel bleu ou gris de nuages. C’est accompagner le chant du vent quand il courtise les vagues C’est regarder avec amour le frissonnement Des branches des arbres… La poésie fait danser mon cœur, au chant de la pluie, Dialoguer avec la beauté de la vie, Me procure un peu de bonheur Berce les plus endurcis des cœurs. C’est le langage du cœur Qui sur mes pages vierges dessine et parfois pleure. Pourquoi me prive-t-on de rêver? Pourquoi mes rêves perdurent ? Pourquoi, pardi, dérangent-ils ? Pourtant, ils sont issus d’un cœur d’enfant Assoiffé d’amour En ses chemins, des barrières où ses pas reculent, Trébuchent, jamais n’avancent. Ils ne sont pourtant que douceur enfantée avec douleur A la recherche d’une poitrine pour colorer ses songes ! Ils ne sont pas caprices de fille de Roi, Ni gâterie d’une Princesse du Sultan, Ni Medium, ni charlatan, Ni disciples dans une cour, Ni demandeurs d’asile Pour un nouvel extrait de naissance. Ils ne sont qu’à la recherche d’un salut et d’une paix En soi où l’amour dure quatre saisons et se prolonge… Oh Dieu tout puissant, Mes rêves sont en latence ! Pourquoi brise-t-on leurs ailes ? Ils ne sont que brise de matin Et des nuits de romance. Oh Ame exilée, pourquoi ligote-t-on Tes chevilles et tes poignets de fer ? Ils écorchent vive ta peau et te lacèrent Et ce mur de pensées qui te gèle de son silence Alors fait de tes déceptions Une rive où accoste l’amour Ou seront bannies la haine et l’indifférence? Oh Soi et féminité épuisées et à fleur de peau Rêver se paye si cher Ta liberté confisquée Et tes pensées au vol emprisonnées Se battre dans ce présent injuste est insensé Car ton combat est à perdu à l’avance Et la récolte n’est que souffrance… Alors offre ta plume et ton calepin au violon du vent Et aux vagues qui pour se réchauffer du froid Sur le sable humide, chutent en silence. 2018-01-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet