Quatre nouveaux poèmes de Fatima Maaouia – Tunis 10 janvier 2018 Vers libre À ceux qui me demandent Si je suis amatrice du vers libre, Interloquée Je dis: Que c’est lui Lui, au contraire Ivre et toqué De mon Libre… Vers… le libre Qui fait voler en l’air Tous les loquets De la terre Pour ensuite librement Je ne sais comment Sans frapper ni toquer Entrer à tout moment Dépoussiérer mes vers Lire comme dans un livre Grand ouvert En moi, me raconter toute sorte d’histoires Hé! Vous n’allez pas me croire… Me boire en un verre ! Café Le poète qui a la bonté de l’être Se boit d’un trait Sans mot En claquant la langue de bien-être S’il le faut ! Ses mots Pur chant ou sanglot Qui font plus de bienfaits Un vin chaud Un bon café Ou une bonne Eau de jouvence à la peau Font renaître En plus beau Et en toute lettre Le divin En chaque Être Qui fond Et grandit de bien-être Dans chaque lettre ! Le poète Le poète sujet libre De tout objet et de tout sujet Jamais hors sujet Vibre À contre pied De tous les sujets Tous styles et vers confondus Le Nu Ou le bris d’un sujet Être de sang et de chair Ou d’un simple objet Poterie, argile, fleur ou verre Le fait vibrer et pleurer De la Lumière ! Haut du formulaire Résidence paradis Né, pauvre, le pauvre Adam Fut …comme tout quidam Qui n’a que dalle, proprement relégué au paradis Avec sa femme… La pauvre fille Pareille ! Nue comme Eve et aussi démunie que lui N’avait même pas de quoi Se couvrir en cas de froid. Née, A son grand dépit Sans fée à son chevet Père, trafiquant ou banquier … De fait Ni soulier d’argent à ses pieds Ni cuillère d’or à se mettre sous la dent… Dont l’émail Tombait à chaque pas D’où les étoiles N’est-ce-pas ? Leur pouvoir d’achat était si bas Qu’il ne leur permettait pas D’affronter les joies De la terre Ici bas Dans ce paradis De prolétaires Société Anonyme des Airs Mal gérée Où il n’y avait tant de vergers Et qu’une méchante vilaine pomme A partager Ils enrageaient… Pauvres hères Mille fois faillirent Tomber dans les pommes Rien ne leur était épargné Le pain leur était compté Mais pas l’ire… Ce n’était pas du tout Comme pour nous En cette glorieuse ère Avec supermarchés et malls lumière À nos genoux Heureusement encore Qu’il y avait un serpent à bord A qui parler… Converti en passeur Le serpent Par ailleurs Beau parleur Se fit fort Sans visa ni passeport De les faire passer Par dessus bord À l’extérieur Fallait juste toucher enfin une bouchée De la pomme dont, même les pépins Les rendaient zinzins Avant que le fruit Buste fieffé coquin Lourd de tous les péchés De gourmandise Qui de jour en jour se mourrait Du désir et et de la furieuse envie De toucher A leurs lèvres grises Ne soit tout à fait Prescrit: Périmé et décrété tout à fait mort Par la loi de la vie Impartie à tout être et objet Alors? Alors, mes petit, dans ces conditions… Fallait-il sacrifier une pomme Or Addiction Ou une femme et un homme Morts D’inanition ? 2018-01-10 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet