Poème sans titre : Interprétation du poème ( قصيدة بلا عنوان) du poète tunisien Aniss Chouchéne par : Mouina El Achari –Rabat –Maroc

Vous et moi nous sommes nés

Dans un monde soi-disant arabe.

Donc, en arabe on doit communiquer

Parce que vous êtes des arabes.

Pour moi ce n’est pas important.

L’essentiel ce sont mes questions,

Aux arabes qui ont profité des révolutions,

Qui ont aidé au pillage de leurs patries,

Qui ont assisté à nos viols sans mot dit,

Qui ont abandonné nos causes et ont fui,

Qui ont pris le large pour vivre chez autrui,

Qui ont approuvé les dictateurs

En les glorifiant tels des perroquets en chœur.

Et sans aucune objection ;

Ils ont accepté la soumission

Sachant que Dieu seul nous doit la prosternation,

Qui ont accumulé des richesses aux dépens

De toute une nation jetée à la pauvreté,

Dans une trahison sans regrets,

Qui tous les arts ils ont interdit,

Exploiter et violer les femmes ils nous ont appris,

En prétendant que l’injustice est un sort

Et les droits de l’homme sont un tort,

Qui ont ignoré la décadence, la dépression

Et l’apprivoisement de toute une nation

En considérant les philosophes comme athées,

Qui ont bloqué les esprits tout en rêvant du passé,

Où sont passées les théories de nos savants ?

Nos hommes de lettres et nos conquérants ?

Jusqu’à quand nous allons vanter des gloires

Dépassées par l’histoire ?

Comment expliquer à nos petits-enfants

La régression de notre civilisation

Comment on a oublié la Palestine

Notre soi-disant cause divine

Tout en suivant les horreurs commises

Devant nos écrans sans aucune remise

En question tout en accusant avec aisance

Les vilaines circonstances

Et nos vieilles épées

Qui n’ont plus aucun effet,

Nous étions les meilleurs dans un temps

Telle la brebis et la queue du mouton.

Ma nation je te demande pardon

Pour mon dur emportement

Je demande encore pardon

Si j’ai blessé la communauté des moutons.

Mais c’est la triste vérité

Quand l’être humain est marginalisé.

Je n’attends pas de réponses à mes questions

Elles sont sans titre dès le commencement !