Trois poèmes de Fatima Maaouia-poétesse tuniso-algérienne –Tunis 17 décembre 2017 Fatima Maaouia Monoprix L’autre jour au rayon de la jeunesse, J’ai choisi ce qui manque le plus à la vie Avec tout le stress qui oppresse Et le gris. Express : Mon choix est vite fait ! J’ai choisi … Ou, au fait… Est-ce eux, en catimini Qui l’ont fait? J’ai choisi Des produits sans prix : Le souffle frais La tendresse La pensée vraie Un air de fête Dans le cœur Et la tête … Les épices de la gaieté La paume de l’amitié Le baume générosité La fleur de la santé… L’amour en prime Plein de rimes Et la lune ! L’autre jour au rayon de la jeunesse, Qui revient à la charge sans cesse … Pour prendre d’office places et citadelles Et mettre son grain de sel Quand la vie chancelle J’ai choisi le soleil ! Bagou… La vie a une très grande facilité de parole Lorsqu’elle secoue votre prunier Et vous décolle du sol Elle le dit en un mot Un point c’est tout En plus c’est le dernier Alors que vous n’êtes ni dernier ni premier Et que pour vous C’est toujours une première Et une dernière. Ce-messieur-assieds-toi-ici Ce-messieur-assieds-toi-ici Qu’est-il devenu ? Ce-messieur-assieds-toi-ici… Rassi, Croisé en ces temps là Dans ce bus poussif Entre deux pays ? Dans le pauvre cabas Posé à terre Son butin de guerre : Deux pommes de terre, Du persil à plat Trois oignons et trésor suprême… Tressautant de toutes ses molécules A droite, au centre, à gauche, de rive en rive Tel Capri Rétif De l’Atlas au Tell Au mépris De tous les partis, Frontières, imbéciles Et patries, veines Non indemnes d’œdèmes … Triste et éblouissante lumière : A titre de diadème Un demi litre d’huile d’olive… Apparition inattendue Mais pas impossible non plus Était-il de chez d’ici Ou de là bas ? Mort ? Vif? Qu’est- il devenu aujourd’hui “Ce-messieur-assieds-toi-ici… Rassi Triste et gris Croisé en ces temps- là Dans ce bus poussif Où personne ne sourit et ne rit Entre deux pays ? La main du voyageur Insigne propriétaire de tout cet or Posée sur les victuailles Bâillant aux entrailles Que de déchirures, de callosités, de cors de fractures, d’entailles Étalées failles sur cette auguste main brune de travailleur Jasmin, géométrie éclatée Qui jamais ne chôme Où la chair détale Que l’œil avec horreur Détaille Il semble, Il semble A la vérité Qu’aucune philtre d’amour, baume Générosité Extrait des meilleures huileries d’Afrique du Nord Grenier à blé de Rome Ne pourra jamais, jamais hydrater De justice et de vérité Cette main, feuille-miam-miam Nue Que sans états d’âme Les nantis Ont mis Corps et âme Crus Dans leurs entrailles. 2017-12-17 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet