Deux nouveaux poèmes de Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie

Maissa Boutiche

La guerre n’a pas de Patrie

J’ai quitté ma terre,

J’ai quitté, mon pays

Fuyant la sale guerre

Les frères, en conflit.

J’ai laissé mon cœur,

J’ai laissé ma vie,

Ma maison est vide

Je n’y habite plus.

Le cœur déchiré,

J’ai enlacé l’exil,

Le corps en guenilles

Et les pieds usés.

Mon frère et ma mère

Qui, las, me suivaient

Sur le dos, ma sœur

Vers, un autre ailleurs

Les larmes,dans les yeux.

J’ai quitté, ma terre,

Mes champs, ma demeure,

Emportant

Mes larmes avec mes douleurs 

Un si lourd fardeau

Pour mon petit cœur.

J’ai laissé mon cœur,

Je feins d’oublier 

Ma brousse et ses fleurs,

Mes copains de jeu

Et d’autres qui se meurent

Sous les balles de feu.

J’ai quitté ma terre

Pour un ailleurs.

Je me fais grand avant l’âge

Et je voyage

Vers d’autres continents,

D’autres cieux  plus cléments.

Mais nulle terre, ailleurs, n’égalera à mes yeux

Mon humble berceau.

Dans le ventre la peur

En quittant ma terre

Fuyant l’horreur

En quête, d’autres cieux,

J’ai laissé, mes souvenirs

Mon enfance et mes rires.

J’ai laissé ma joie

Emportant, mes plaies.

J’ai quitté ma terre

Sans le vouloir.

Je l’aimais ma terre

Et je la vénère.

Elle était mon toit

Et mon lit si doux.

Le cœur endeuillé

Ma sœur, sur le dos

Dans le cœur une guerre

Enfantant mes maux.

Pourquoi mes rêves perdurent?

 

Pourquoi mes rêves perdurent ?

Pourquoi ils dérangent ?

Pourtant,  ils sont issus d’un cœur d’enfant,

Assoiffé d’amour 

Et de chemins oû ses pas ne reculent 

Mais avancent

Et d’une poitrine de tendresse

Pour colorait ses songes.

Pourtant, 

Ils ne sont ni Rois, ni Sultans

Ni medium, ni charlatan,

Ni disciples dans une cour,

Ni demandeurs d’asile.

Ils ne sont qu’à la recherche 

D’un salut et d’une paix

Et de l’amour qui dure

Et se prolonge…

Pourquoi

Mes rêves sont en latence

Pourquoi brise-t-on leurs ailes

Ils ne sont que brise de matin

Et une nuit de romance?

Oh Ame exilée, cherche-toi

Un nouvel extrait de naissance !

Brise les chaines de fer

Qui écorchent ta peau et lacèrent

Tes chevilles 

Et ce mur qui te gèle, de son silence

Et fait de tes déceptions

Une rive oû accoste l’amour

Oû seront bannis les cœurs endurcis 

Par l’indifférence !

Epuisée et à fleur de peau

J’abandonne mon âme sur les rives

Et aux vagues qui,  pour se réchauffer du froid

Sur le sable humide, chutent en silence.

 

 

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