Deux nouveaux poèmes de Maissa Boutiche – Ain Bénian – Alger- Algérie 14 décembre 2017 Maissa Boutiche La guerre n’a pas de Patrie J’ai quitté ma terre, J’ai quitté, mon pays Fuyant la sale guerre Les frères, en conflit. J’ai laissé mon cœur, J’ai laissé ma vie, Ma maison est vide Je n’y habite plus. Le cœur déchiré, J’ai enlacé l’exil, Le corps en guenilles Et les pieds usés. Mon frère et ma mère Qui, las, me suivaient Sur le dos, ma sœur Vers, un autre ailleurs Les larmes,dans les yeux. J’ai quitté, ma terre, Mes champs, ma demeure, Emportant Mes larmes avec mes douleurs Un si lourd fardeau Pour mon petit cœur. J’ai laissé mon cœur, Je feins d’oublier Ma brousse et ses fleurs, Mes copains de jeu Et d’autres qui se meurent Sous les balles de feu. J’ai quitté ma terre Pour un ailleurs. Je me fais grand avant l’âge Et je voyage Vers d’autres continents, D’autres cieux plus cléments. Mais nulle terre, ailleurs, n’égalera à mes yeux Mon humble berceau. Dans le ventre la peur En quittant ma terre Fuyant l’horreur En quête, d’autres cieux, J’ai laissé, mes souvenirs Mon enfance et mes rires. J’ai laissé ma joie Emportant, mes plaies. J’ai quitté ma terre Sans le vouloir. Je l’aimais ma terre Et je la vénère. Elle était mon toit Et mon lit si doux. Le cœur endeuillé Ma sœur, sur le dos Dans le cœur une guerre Enfantant mes maux. Pourquoi mes rêves perdurent? Pourquoi mes rêves perdurent ? Pourquoi ils dérangent ? Pourtant, ils sont issus d’un cœur d’enfant, Assoiffé d’amour Et de chemins oû ses pas ne reculent Mais avancent Et d’une poitrine de tendresse Pour colorait ses songes. Pourtant, Ils ne sont ni Rois, ni Sultans Ni medium, ni charlatan, Ni disciples dans une cour, Ni demandeurs d’asile. Ils ne sont qu’à la recherche D’un salut et d’une paix Et de l’amour qui dure Et se prolonge… Pourquoi Mes rêves sont en latence Pourquoi brise-t-on leurs ailes Ils ne sont que brise de matin Et une nuit de romance? Oh Ame exilée, cherche-toi Un nouvel extrait de naissance ! Brise les chaines de fer Qui écorchent ta peau et lacèrent Tes chevilles Et ce mur qui te gèle, de son silence Et fait de tes déceptions Une rive oû accoste l’amour Oû seront bannis les cœurs endurcis Par l’indifférence ! Epuisée et à fleur de peau J’abandonne mon âme sur les rives Et aux vagues qui, pour se réchauffer du froid Sur le sable humide, chutent en silence. 2017-12-14 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet