Un nouveau bouquet de poèmes de Fatima Maaouia – poétesse tuniso-algérienne -Tunis 29 novembre 2017 Fatima Maaouia Mouvement Je suis pour le moment Dans un sale moment Bois dormant Sables mouvants. Je ne dirai pas pour le moment Que c’est le moment Du vertige Et du vent gourmand De serments Qui figent Sang, chant et rosiers Calcinés sur tiges… Dans les gosiers Et les champs Pas pour le moment… Tant que du fond des océans J’ai un moment Pour arracher au soleil Même couchant Et saisir une feuille Un rayon même las et mourant De l’effondrement des monts… Mais en mouvement Pour y tracer et inscrire à tout moment Un bourgeon vivant : L’absence de silence et des abandons. La jeune femme d’Angoulême Ö quelle peine pour la jeune femme Qui vit à Angoulême ! Mais la pauvre jeune femme Qui vit à Angoulême Devrait imaginer quand même Son jeune frère emblème Qu’elle aurait tant aimé garder dans ses jupons Au lieu de le voir quitter son cocon d’Angoulême Pour caracoler de mont en mont Innocent De viols, de vols de terre Et de crimes de sang ? Mais la pauvre jeune femme Qui vit indemne quand même A Angoulême … Devrait pour sa part Imaginer quand même Qu’elle et son jeune frère D’Angoulême et de Navarre Mangent de la chair Africaine De la chair Humaine Mangent de l’âme africaine Dont les soldats D’Angoulême et d’Aquitaine Que je n’applaudis pas Déflorent les plaines Blêmes Pour quel combat? Ö quelle peine! Quel plasticien d’art Va réparer l’hymen Des éphèbes et Hélène… Des plaines hors d’haleine Autres que celles des jeunes filles de Touraine, Navarre Et Angoulême? A la sueur de ton visage “A la sueur de ton visage Tu gagneras ta pauvre vie Après long cours et usage Voici la mort qui te convie” Ça c’était hier Au moyen âge … Ère de tous les abattages, Ravages et servage On meurt toujours autant Tout le temps De guerre, de torture, d’esclavage D’amour, de famines et d’épidémies Sans âge Et sans maladie On meurt aussi pas mal Et même beaucoup Si ce n’est pas une balle Dans les parages Qui vous saute au visage Une bombe Un camion fou Ou un coup de couteau Qui en une seconde… Vous défait le portrait… On meurt aussi Aujourd’hui De l’absence de poésie. 2017-11-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet