Deux nouveaux poèmes de Abdelaziz Benzid – El-Eulma (Sétif) -Algérie 15 novembre 2017 Abdelaziz Benzid Silence pesant La porte claqua, Se referma avec fracas Tu n’es plus là ! Un effluve de ton parfum Embaume encore l’air Et cette rose fanée, Ce miroir aveugle Couvert de poussière Ces fenêtres closes Se souviennent encore De tes éclats de voix. Ce lit vide et défait Sera désormais Privé de nos bagarres Orphelin de nos soirées. Seule ta photo sur le meuble Que le temps qui passe Jaunira au fil des jours, Rappellera ton passage. Tout partit avec toi, Ces moments de joie, Ces bagarres interminables Qui font fuir le chat, Ces portes qui grincent, Claquent à tes passages ; Ces voisins curieux Qui tendent l’oreille, Plus rien,tout semble vide. Désormais seul ce silence Assourdissant et étouffant Sera pour moi le compagnon Qui meublera mes peines. Mes fantômes ! Un jour de grandes pluies, Quand la brume dense Estompera les monts, Quand le jour naissant Criera sa victoire Sur une nuit qui s’achève Comme une bête qui languissait, J’irais au fond de cette vallée Qui mène vers la plaine Où traînent toujours Des effluves de ton parfum J’irais au fond de moi même Rechercher ces fantômes Les tiens ?, les miens ? Qui Chuchotent à mon oreille Quand tout me parait calme. J’entends leurs rires moqueurs Qui étourdissent ma mémoire Et me donnent le tournis. J’irais par un matin mouillé Fouler les feuilles mortes Qui traînent sur mon chemin, J’irais par un matin blafard Narguer ces feuilles Qui tournoient dans le vent A l’heure où la campagne s’éveille Après une nuit sans rêves, Une nuit sans trêve, Pleine de tumulte Où la bourrasque rugit. J’irais sur ces collines Qui dominent ma peur, J’irais voir au fond de moi Ces ombres chinoises Qui taquinent la lumière Et dessinent sur les murs Un passé déjà lointain. J’irais, contre vents et marrées Sur cette plage déserte Qui perturbe l’océan, J’irais surfer sur les vagues Pour rejoindre les sirènes Qui gardent secrètement Au fond d’un coquillage Le cri de ces fantômes Les tiens ?, les miens ? Du haut de mes douleurs, Du fond de mes passions, Au pire moment de mes craintes Et contre tout mes soupçons, Je livrerais combat A tout ce qui traîne Accroché à la mémoire Comme un boulet de forçat, Pour qu’enfin, s’apaise le cœur De ses nombreux tourments, Alors, vainqueur. J’irais au fond de l’océan Enterrer ces fantômes Qui pourrissent la vie Et remercier cette voix Qui me disait toujours : “Un fantôme ça n’existe pas !”. Alors, rassuré et serein J’irais sur nos sentiers Te rejoindre sans attendre Toi, qui es pour moi Cette fontaine au bord du chemin Qui étanchera ma soif. 2017-11-15 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet