Que veut dire que tu sois martyre ? par :Khouloud Sharaf –Al-Moujeymar- Soueida –Syrie

Khouloud Sharaf

 

Que veut dire que tu sois martyre ?

Que veut dire que tu réveilles la forêt de l’histoire

Avec les fautes de la résurrection ?

Que tu réveilles la faim des papillons

En comptant les pains ?

Que tu dessines  sur le bord du ciel un enfant

Gardant les nuées tout en entendant le son du plomb?

Que tu piétines les fourmis 

Que le prophète Soliman a graciées ?

*

Que veut dire qu’avec toi  le sens tombe

Dans le cercueil de sa sagesse

Et enferme ton cadavre

Avec la rapidité des rites apeurés

Pour qu’un autre cadavre ne bafouille pas ton sens ?

Que veut dire tout cela avec la perte de connaissance du néant ?

Que veut dire que tu amputes la demeure de l’enfance ?

Un obus a fortement secoué ses côtes

Sans que ton cœur n’ait bougé !

*

Que veut dire que ta mémoire vole en éclats sur le passage du sens asémantique

Et que tu te mets debout sur ton corps avec le silence de deuil ?

Si la volonté de l’obus  s’était perturbée,

Tu aurais été resté lié à son métal.

*

Pourquoi tout ce pari sur le scalpel de la liberté ?

Pourquoi tout ce sang

Au nom du dieu ,de l’âme du mort assassiné 

Et de l’intermédiaire entre eux ?

*

Un pari sur le corps de la vie et des rites mythiques.

« Ton sang est la voie », ont-ils dit.

« Qui suis-je », a-t-il répondu, « je ne suis pas l’assassin .

J’ai été né d’une matrice  dénuée de sang

Mon eau est la vie

Et la vie est mon eau !».

Et lorsqu’il a bâillé, la lame du couteau a brillé entre ses dents .

*

« Aujourd’hui le ciel est tombé  à la suite d’un obus

Qui a décidé de pénétrer au cœur du voyage.

Il tâta ses côtes puis dit : « 

Je ne serai peut -être pas le prochain numéro ».

Un numéro mobile se fit entendre.

Son père s’est transformé en un numéro

Au moment où il  observait la huppe du poème !

*

« La nouvelle du soir du lendemain  s’est suicidée  dans le passage », ont-ils dit,

Et le numéro est resté un et unique

Jusqu’à hier

Et jusqu’à l’infini ! »

*

Il jeta un regard sur sa montre biologique puis dit : 

« Ce gouffre a tenu lieu de la résurrection du temps ».

*

Ils portèrent  leurs parties restantes,

Prirent un peu de café,

Une plume

Et une poignée de souvenirs dans les foulards de leurs mères

Et se dirigèrent vers la montagne

Sur le dos d’un aigle provenant des histoires de leurs grand’mères

Après avoir brisé la hache du sens

Puis ils ont disparu comme les autres

Dans le néant !

 

Répondre

Votre adresse email ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'une étoile *

*