Poème du jour (Nouvelle série) 4 :Des émotions au ciel par :Little Di Hippon – poète guadeloupéen résidant à Paris 28 octobre 2017 Little Di Hippon Parfois Le silence Est ce tableau Que je peins Quand Je me noie Dans l’eau De mon Imperfection Alors J’apprends À pleurer Seul Au rythme Du tambour Battant De l’enfant Soleil Qui a perdu Son nid D’amour En chemin C’est ça La vie Un combat Perpétuel Avec soi même Pour être là Juste là Avec Le sable chaud Comme une Couette Et l’eau salée De la renaissance Perpétuer La tradition Des choses Simples En restant Près De sa terre Celle qui me Rend fier Terre à terre À la lumière De l’homme Ordinaire Qui demandait Des mots À la vie Des émotions Au ciel Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor: De nombreuses années se sont écoulées depuis que l’auteur de ce poème a quitté, tout jeune, son pays natal :le Guadeloupe et débarqué à Paris .Et cette longue période l’a , semble-t-il, fait gagner en maturité, car du discours plaintif et lamentatif engendré par la xénophobie dont il se sentait victime dans ce gigantesque milieu urbain et qui ne s’est pas effacée de sa mémoire (J’apprends/ À pleurer/Seul/Au rythme/Dutambour/Battant/De l’enfant Soleil/Qui a perdu/Son nid/D’amour), le voila qu’il passe à la réflexion sur la vie et le destin , ce qui est totalement nouveau pour nous , nous qui l’avions suivi depuis ses premiers pas en 2009. S’élançant dès le début dans un questionnement pathétique sur sa propre condition dans ce monde, en regardant de près et de face son intérieur (Le silence/Est ce tableau/Que je peins/Quand/Je me noie/Dans l’eau/De mon/Imperfection), son expérience lui donne le courage qu’il faut pour reconnaître ses défauts (mon imperfection) et l’amène à adopter une vision réelle de soi, en tant qu’un commun de mortels (En restant Près/De sa terre/Celle qui me/Rend fier/Terre à terre/À la lumière/De l’homme/Ordinaire), une vision, à vrai dire, rare chez les poètes dont les plus modestes d’entre eux se sentent supérieurs à l’homme commun soit par l’inspiration qui leur vient d’en haut (selon certains) , soit par les capacités imaginatives dont ils jouissent (daprès d’autres), ce qui revient à dire en un mot que quand quelqu’un s’identifie à l’homme ordinaire ne peut être poète. En plus de cela, l’auteur s’attribue, tout comme l’homme commun, deux traits de personnalité opposés mais complémentaires : la compétence communicative sur terre et la foi en le créateur (l’homme/Ordinaire/Qui demandait/Des mots/À la vie/Des émotions/Au ciel) .Et leur appropriation ensemble exige, selon lui, une parfaite maîtrise de soi, à travers un lutte intérieure continuelle contre ses mauvaises habitudes (C’est ça/La vie/Un combat/Perpétuel/Avec soi même).Ainsi , se dégage de cet autoportrait un Moi en quête d’un idéal de vie basé sur l’équilibre entre le réel vécu et le spirituel. L’a-t-il acquis ? Ou bien il ne fait qu’y aspirer ? Le style mis en œuvre dans ce poème ne déroge pas aux procédés auxquels l’auteur nous a habitués, en particulier la forme étirée du texte résultant de l’accourcissement excessif des vers, le monologue intérieur et l’auto-analyse psychique. 2017-10-28 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet