Mon voyage en Italie 2017(10) Rome : une ville densément peuplée, multinationale, multiraciale et difficilement contrôlable

 

Contrairement aux autres capitales européennes où les étrangers sont relativement peu nombreux par rapport aux locaux, Rome est une ville densément peuplée : à ses quatre millions de résidents s’ajoutent chaque jour trois autres venus de tous les horizons. Et c’est pour cette raison que si ses rues sont propres le matin, elles se remplissent dès midi de bouts de papier , de mégots ,de restes d’emballages et de boîtes de toutes sortes. Mais  la malpropreté de la ville ne provient pas seulement des vagues humaines qui y déferlent durant la journée et la soirée. En effet, j’ai vu dans la partie dite « populaire » de hautes herbes sèches poussant à même le trottoir. Et on m’a expliqué ce laisser-aller par la difficulté que rencontre  la Maire, une dame de trente-neuf ans inexpérimentée et issue d’un tout petit parti, à  gérer les affaires de la ville  à cause des grands partis qui lui mènent la vie dure.

Côté humain, les rues sont pleines de très jeunes hindous ,arabes maghrébins, arabes orientaux, noirs africains et européens de l’est dont la plupart sont entrés dans le pays clandestinement. Certains d’entre eux mendient,  en tendant leur chapeau ou un verre en plastique. Et ceux-là,  à ce qu’on m’a dit,  viennent tout juste de débarquer et ils ne tarderont pas à être enrôlés pour accomplir des activités louches. D’autres vendent des objets apparemment de marque à des prix très chers mais dès que vous leur proposez même moins que la moitié du prix ils l’acceptent sur le champ, parce que ces objets ne sont que des imitations et que ces jeunes travaillent pour le compte de trafiquants organisés.

Des intellectuels italiens m’ont fait remarquer que l’attitude du gouvernement italien à l’égard de l’immigration clandestine est ambigüe .D’un côté, il crie à cor et à cri qu’il la combat fermement pour rassurer les autres états européens et de l’autre il l’encourage indirectement , vu le besoin dans les secteurs agricoles et industriels italiens de main-d’œuvre jeune et à bas prix .Pour cela , ce secteur illégal est florissant dans les deux rives :des trafiquants locaux traitent avec des trafiquants maghrébins et africains pour entraîner en Italie des milliers de jeunes africains habités par le rêve de vivre une vie meilleure et dont des centaines d’entre eux périssent chaque année  engloutis au fond de la mer. Et c’est en quelque sorte une nouvelle forme d’esclavage qui  est en train de vider l’Afrique de ses forces vives.

Une fois arrivés en Italie, ces nouveaux venus auront à choisir entre deux destins diamétralement opposés : l’un est qualifié de « propre »mais il est extrêmement pénible :le travail durant quelques années dans l’agriculture à très prix bas. Puis après cette période d’exploitation inhumaine et au cas où le jeune gagne la confiance de son parton, il l’aide à régulariser sa situation .Quant  à l’autre destin ,  qui est convoité par les impatients et les aventuriers  et qui est appelé « sale », c’est de travailler dans le secteur  de la contrebande .Et là, il y a  deux issues :soit la montée rapide en puissante, soit le retour au pays d’origine dans un cercueil !

Néanmoins et pour être honnête, je dois dire que n’ai rien vu  de louche  pendant tout mon séjour dans cette ville et bien que j’y ai fait en deux jours huit heures de marche nocturne, de 20h à minuit. Certes, j’ai rencontré plusieurs ivrognes, mendiants, des jeunes noirs dormant en plein air dans les places publiques mais je n’ai été témoin d’aucune querelle ou attaque ou vol.

Cette histoire de la contrebande  serait-elle seulement le fruit de l’imagination collective ?

Pour connaitre la vérité , il faut passer  à Rome une période plus longue.

 

 

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