Deux poèmes de Fatima Maaouia -poétesse algérienne -Tunis :Mais le jasmin a refleuri…et Hello, c’est Baby

Fatima Maaouia

Mais le jasmin a refleuri…

Tu sais,
Y’a du café 
Sur la table

Pour les chagrins d’été 
Et du thé …
Vert
Pour les bobos noirs de l’hiver

Des glaçons pour le gonflement des paupières…
Les médicaments pour publication 
Du bonheur en plein air sont chers

Ils travaillent ensemble 
Le café 
Le thé 
L’été 
L’hiver
Les glaçons et les paupières …

“Le printemps ne vous a rien fait !”

“Rien fait?:

“Mais le jasmin a refleuri…”

“Dans les têtes !”
Son automne et son hiver bourgeonnent 
Et tonnent…comme personne
Sur toute la planète 
Où, pour le moment, il n’y a plus une seule personne
Qui n’a pas reçu de près ou de loin
Un brin 
De son auguste baume
Sur sa pomme

Hé, tu sais quoi?

Sur la table en bois 
Qui embaume
Le brou de noix
A côté du livre des sorciers, prophètes et rois…
Derrière le verre jasmin pressé à la menthe violente
Et absinthe
Il y a aussi des serviettes 
De Mossoul …pliée en quatre 
Damassées de miettes
Pour se consoler 
De l’absence de lait et de miel

Éternel âcre problème 
Comment dissoudre leur sucre
Dans la coupe pleine ?

Le chien aboie
Ferme la porte 
Y a une tempête de sable
De tous les diables …
Même les gâteaux sont sablés 
La braise est verdâtre 
Et l’âtre froid

Ferme cette satanée porte !
Ferme là !

Fais- voir, montre ta main !

Nom d’un chien !
C’est quoi ça ?

Encore !!!

Là, cette fois 
Je crois bien
Que je vais faire un malheur !

Une fois encore
T’as fait tomber le plâtre 
Qui servait d’emplâtre
Américain
Et de super 
Glu
Tout terrain
Au jasmin
A l’air 
Et aux hommes nus
Pour permettre l’entrée d’un semblant de jour…

Et comme toujours …
T’as ouvert l’huis
A tous les tourments d’hier et d’aujourd’hui
Et piqué la seule lueur ?

La seule lueur!!

Alors que nous sommes des milliards
A veiller autour pour que pointe sa fleur?
Voleur !

 

 

Hello, c’est Baby

Hello, Espoir!
Hey, l’Histoire!

C’est Baby!
Oh, pas vraiment la mer à boire :
En un mot… en fait rien du tout
Charpie peau
Rien à voir avec Charlie Hebdo

Fallait juste que de bout en bout
Et jusqu’au bout
Je m’accroche à vous
Et vous suive
De rive en rive
Pour que, quoi qu’il arrive
Rien de fâcheux ne m’arrive

Maman, les p’tits bateaux!

A peine né,
Pas pieds marin pour un sou
Mais, malgré tout héros, sans peur
Jeté à l’eau, sans radeau
Agrippé de rade en rade
A ton cou

On n’allait pas en promenade
Mais pour échapper à la guerre
Et au mal de mer des rapaces, malades
Et bourreaux… Menace majeure
Pour tous les P’tit Sindbad, à peine debout

Mon cœur battait fort
On allait vers l’île aux trésors
Sur les chemins du monde nouveau…
Qui en jette plein la vue
Aux hommes nus

La mer,
De rive en rive, hôtesse hospitalière
Passagère vers les iles lumière
Encore plus généreuse pour nous…
Que dans vos rêves les plus fous:

Étalage ensoleillé et terrasses
Suc nutritif fascinant qui rode
Qui rend grand…
En étant intelligent…

S’il ne vous érode
Pas avant …s’entend !

Ah, qu’est –ce- qui se passe déjà ?

…La mémoire ne se décrète pas

Ah, oui, Coup d’ envoi !
Pleurant de l’intérieur
De crête en crête
L’Onde que rien n’arrête
A accueilli et absorbé
Dans la profondeur
Des plis de ses bras
Toute ma misère, sorbet du monde

La mer, toujours pressée…
De tourner la page du passé et de recommencer

Et toi, M’ma, fleur
Dans le paradis, comment va,
Pour toi
La-haut M’ma…
Assassinée ici bas ?
Bras scié, lèvre tremblante, paupières brûlées…
On ne pleure pas au paradis, M’ma !
Ça donne de la grêle…
Et froid ici bas

Hé, tu sais quoi?

Contrairement à moi
Mon p’tit nounours adoré
N’a perdu que quelques poils et tifs cendre dorés …
Tu sais?
Ceux toujours ébouriffés et en bataille
Qui te donnaient tant de mal

Brave soldat !
Il est immortel !
J’avais pourtant réussi à atteindre sa taille !
Et…tu vois…

Attention ! M’ma

Papa a dû encore se battre après ma mort
Oh, pas du tout pour le supposé miel …
De la sécurité sociale, les dollars ou les euros
Comme on a voulu le faire croire…
Mais pour l’or de ma poire
Contre les sirènes et médias, cor sonore
Des lords, Empereurs patrons de la terre

Moi, mort…

Ils ne m’ont pas raté encore
Passé un savon
Fait la peau
Rincé à fond
Et jeté mes os
Dans le container municipal

Maman, j’ai mal

La mer,
Gouffre amer
Toujours recommencé
Autel incisive
All inclusive…
Dans son lit…
Ton petit a grandi:

P’tit Enfant
Alien
Humain

Délit et Bris… Gratuit

 

Un commentaire

  1. Avatar

    Bravo. C’est réconfortant… Merci pour ce partage.

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