Mon voyage en Italie 2017(1) :L’apport de Galilée à la science : une fierté pour l’humanité entière par :Mohamed Salah Ben Amor

 

Le savant italien Galilée (Galileo), né à Pise en 1564 et mort à Arcentri près de Florence en 1642 et duquel la plupart des gens ne connaissent que la fameuse l’expression « Et pourtant elle tourne » (« E pur si muove ! ») qu’il n’a peut-être jamais prononcée, était, sans aucun doute, l’un des génies scientifiques exceptionnels et les plus originaux que l’humanité ait enfantés.

Au rez-de-chaussée du splendide musée auquel on a donné son nom sis sur le bord du fleuve L’Arno à Florence, sont exposés les  admirables instruments qu’il a conçus dont surtout  le compas de dessin très perfectionné qu’il utilisait pour  exécuter  différentes opérations géométriques et arithmétiques très précises  et la lunette astronomique qu’il a construite en 1609 et qui permettait de grossir les images des objets trente fois. Et c’était  grâce à elle qu’il avait découvrit  que la voie lactée était composée d’étoiles , que sur la lune il y’a des reliefs et des cratères et qu’autour de la planète Jupiter tournent quatre satellites., ce qui l’a amené  à admettre la théorie  héliocentrique élaborée par le grec  Aristaque de Samos au IIIème  siècle avant J-C. puis  adoptée par le savant polonais Nicolas Copernic (1473 – 1543) et selon laquelle la terre tourne autour du soleil.

Cette prise de position scientifique fut malheureusement exploitée par certains de ses collègues  qui étaient jaloux du succès qu’il rencontrait dans sa spécialité et qui avaient profité de l’occasion pour ameuter contre lui les religieux pour qui  la terre est immobile car elle est le centre de l’univers et que le soleil tourne autour.

Et conscient qu’il était victime d’une machination et connaissant parfaitement ses vrais détracteurs, il n’hésita pas à acquiescer sur le champ cette sentence prononcée le 22 juin 1633 contre lui par l’inquisition : « Il est paru à Florence un livre intitulé Dialogue des deux systèmes du monde de Ptolémée et de Copernic dans lequel tu défends l’opinion de Copernic. Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t’es rendu fort suspect d’hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l’Église. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-office»  et prononce, à son tour, le texte d’abjuration que l’inquisition a préparé pour lui

« Moi, Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans, ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j’ai toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l’aide de Dieu tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que la Sainte Église catholique et apostolique affirme, présente et enseigne. Cependant, alors que j’avais été condamné par injonction du Saint-office d’abandonner complètement la croyance fausse que le Soleil est au centre du monde et ne se déplace pas, et que la Terre n’est pas au centre du monde et se déplace, et de ne pas défendre ni enseigner cette doctrine erronée de quelque manière que ce soit, par oral ou par écrit; et après avoir été averti que cette doctrine n’est pas conforme à ce que disent les Saintes Écritures, j’ai écrit et publié un livre dans lequel je traite de cette doctrine condamnée et la présente par des arguments très pressants, sans la réfuter en aucune manière; ce pour quoi j’ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et est sans mouvement, et que la Terre n’est pas le centre, et se meut. J’abjure et maudis d’un cœur sincère et d’une foi non feinte mes erreurs. ».

Certains ont  considéré cette attitude comme un signe de faiblesse et l’ont reprochée à Galilée. Mais en réalité, il était  un homme perspicace qui savait que ses véritables ennemis n’étaient pas les religieux ,lesquels étaient eux-mêmes victimes  à cause de leur ignorance mais des lâches haineux parmi ses collègues que la jalousie avait aveuglés et qui cherchaient à tout prix sa perte.

Et la seule chose qui l’avait peut-être affecté profondément dans cette affaire et  accéléré sa mort était la décision prise par l’Eglise de le mettre en résidence surveillée et l’éloigner ainsi de ses étudiants.

Trois siècles plus tard, le pape Jean-Paul II a reconnu la faute de l’église dans cette affaire et a rendu hommage à Galilée !