Quatre nouveaux poèmes de Fatima Maaouia –poétesse tuniso-algérienne –Tunis

Fatima Maaouia

 

 

Il est où Adam?

Il est où Adam
Messieurs, Dames
Ce grand homme
Plutôt pâle 
Mis sur un piédestal 
Des siècles durant
Qui n’a pas eu le cran
Des vivants
En refusant de planter ses dents
Dans la pomme?

Oui, Messieurs, Dames
Posez- vous la question 
Dame, on traîne son ADN
Innocent?
Dans le sang.

On ne se souvient de cet homme
Incapable de céder au mal
Comme sa femme 
Que parce qu’épinglée
Par les flammes 
De la curiosité 
Eve
A jamais et pour toujours 
Morceau de bravoure 
Bout
De femme
Coupée en morceaux
Clouée au pilori
N’ a pas comme lui
Étrangle son rêve 
De paradis
Gagné à la force du poignet
Et tout feux tout flamme
Malicieuse en diable
Quitte à être condamnée
Et damnée
Avec âme et fermeté 
A affronté 
Le fruit interdit
Le serpent
Adam et le diable

Eve punie
Pour avoir obéit au diable 
A ce qu’on dit
Mais qui dit 
Que ce n’est pas la côte rongée de bactéries
A Adam dont on l’avait tirée 
Sans retirer 
Au préalable
Tout trace de diable ?

Youpi!

Youpi!
J’ai trouvé le sac en cuir 
De mes rêves 
Cent pour cent cuir
Mais sans rêve.

Mes posts sont timbrés 
Mes souvenirs élevés librement en plein air,même sous serre, même sous lent air- 
Ne répondent pas ( même à leur propriétaire) si on les sonne ou somme au doigt et à l’œil …

De son propre cru
Né Entier
Le rêve
Dur à conquérir
Ne se laisse pas embobiner 
A la légère 
Et endormir 
Pour macérer et cuire 
Rêve 
Cru
Même dans un sac en cuir
Qui peut fendre 
Le fruit tendre 
Au cuir chevelu 
D’étoiles Fou.

Voyez vous
Le rêve
Épris d’espace 
Vide sa besace
Sans qu’on lui donne une claque
Ou le mette dans un sac.

C’est l’Aïd

Joie 
Oranges et noix 
Le coeur ploie
Tu convoques les couleurs du coeur
Habilles 
Tes enfants en odes et en fleurs 
Tu n’oublies pas le cœur
En toi
Même si par ailleurs
Il est ailleurs ou en pleurs.

C’est l’Aïd
La théière sur le feu
Khôl bleu nuit
Dans les cils et sourcils 
Des cieux.

C’est l’Aïd
Encens et benjoin
Lachent dans tous les coins 
La flatulences opulence de leur essence
Qui fait perdre les sens.

C’est l’Aïd
Le grand, le petit 
Notre aîné
Joyeux inné 
Mains au henné 
Comme lorsqu’on était petit.

C’est l’Aïd
Dehors
Sans peur et sans douleur
Avec une aiguille en or
Qui réveille 
Celui qui dort 
Une fleur 
Éveil
Venue du ciel
A piqué l’abeille 
Merveille
Au cœur
Vermeil
Et la belle
Battant des ailes 
A fait bielle …pardon miel.

C’est l’Aïd
Les arbres avaient des guirlandes 
Et nous étions le monde

On marchait sur le bout des doigts
Pour ne pas faire éclater toutes les bulles de joie
A la fois

C’est l’Aïd!

Cause…

Cause…
La seule cause 
Qui nécessite tous les efforts
Mérite
Les plus belles roses 
Mille fleurs
Les plus beaux atours
La croix du mérite
La légion d’honneur 
Les plus beaux discours
Un parterre de jasmin 
Le soleil du jour

Celle qui ose 
Le rouge sans fin et le rose
Overdose
Des amphores d’or
L’enfant qui dort à mort
La pierre du matin et l’alun de la faim

Est celle … je crois bien
“Dehors!” 
Et 
“Cause toujours”
Du peuple palestinien
Qui vaut vraiment le coup
Parce qu’elle en reçoit beaucoup. 

 

Un commentaire

  1. Avatar
    Bernarf isabelle

    Dans le monde de Fatima Maaouia, la fleur piqué l’abeille, c’est ça qui me plaît un symbole de la poésie

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