L’œil du dormeur par : Mokhtar El Amraoui-Bizerte –Tunisie 29 mai 2017 Pour l’Ichkeul Le premier cercle fut vite oublié Etait-ce bivouac, circonscription rituelle Ou rien que le projet d’un cadran solaire ? Un poète y a été enterré, Riant de plumes Mais personne ne sut que, dans son oubli, Il revenait y tracer les mêmes rayons. Est-ce de l’obsessionnel massacre Qu’ils gardent, tous, la trajectoire ? Alors, pour quelle incantation s’ouvrent Toutes ces bouches, Toutes ces fleurs des branches ? Que retient franchement l’œil du dormeur, Quand il s’ouvre à peine Sur un vol de départ ? Solennelles rémiges gonflées de vagues Et de blés écaillés. C’est jeu d’âmes, C’est pour cela, surtout, Que les deux bras ne sont jamais A égale distance du cœur. L’écho migre dans la caravane des serres Et les fruits repoussent les becs incendiaires, Dans les vergers des hallucinations. Au point de connivence De l’ombre et de la source, S’épanche la treille, Sur le rebord nord du tombeau Et le premier cri, Comme d’un duvet de premier ciel, Demeure l’énigme jusqu’au chat qui s’étire, Avant de survoler le mur De la nuit naissante, Dans le fracas de verre D’étoiles titubant De rêves et de lumières. *Le lac Ichkeul (بحيرة إشكل) est un lac du nord de la Tunisie. Il fait partie du parc national de l’Ichkeul. Le lac est relié par le canal de Tinja au lac de Bizerte, lui-même relié à la mer Méditerranée. 2017-05-29 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet