Le grand pardon (Partie II) : Abdellatif Bhiri – Safi –Maroc 18 mai 2017 Abdellatif Bhiri Dans la turbulence de mes incertitudes, je me suis plongé dans la lecture des livres. Tout ce qui tombait dans mes mains, je ne pouvais, ni ne savais choisir à ce stade ! Heureusement que j’avais un frère aîné (non pas celui cité plus haut !) et une sœur qui lisaient énormément et me procuraient, sans le savoir, mon domaine de prédilection : l’évasion à travers la lecture. Malgré l’exiguïté de notre « demeure », je trouvais partout des livres épars que je dévorais sans grande compréhension ! Il y avait aussi un appareil phonographique, qui faisait la fierté de notre petite société, et qui me permettait l’initiation à l’écoute des tous premiers groupes populaires tels Nass El GHiwane, Jil Jilala, Lamchaheb et autres Taggada, Hassada…Les grands classiques arabes et occidentaux étaient prisés à la maison. J’en profitais au maximum ! En passant au cycle du secondaire, j’avais déjà lu et acquis énormément de connaissances sur les grands auteurs français, sur les styles musicaux aussi bien nationaux qu’étrangers. Mon parcours scolaire jusque-là sans épines, va souffrir d’une fatale décision dont je ne suis nullement responsable ! Mes frères et sœurs voyaient en moi l’enfant prodige qui pourrait réussir ce qu’ils n’ont pas pu réaliser par eux-mêmes. Etant donné qu’ils étaient obligés de quitter l’école afin d’aider notre brave mère à subvenir à nos besoins. J’aurai toujours de l’admiration pour ma mère d’abord et pour mes frères et sœurs ensuite. Mes incertitudes n’avaient pas cessé pour autant ! Entre dix-huit et vingt-deux ans, je m’étais vu enrôlé, sans le savoir, dans l’engrenage des obscurantistes qui envahissaient notre quartier comme une gangrène. Je ne jurais que par eux, oubliant que la seule vérité vient du seul Dieu et de notre Saint prophète ! 2017-05-18 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet