Après la haine par : Abdelaziz Benzid –Eulma (Sétif) –Algérie 25 avril 2017 Abdelaziz Benzid Dans dix ans, dans vingt ans, Quand les haines et les passions S’apaiseront, noyées par les ans, Quand les blessures auront guéri, Quand les plaies se fermeront, J’irai sur cette lointaine colline Maltraitée par les glacials vents Me recueillir sur cette tombe esseulée Rongée par les herbes folles, Et oubliée par le temps. Souvent, quand les nuits d’hiver Deviennent pesantes et longues Loin et seul dans mon noir exil J’ai plusieurs fois voyagé, Juste dans ma folle tête Jusqu’à cette tombe oubliée, Qui n’attend plus personne Pour déposer un peu de bruyère, Qui ne résistera pas aux vents. Et l’espace d’un furtif instant Ma main s’allonge malgré moi Comme pour retenir quelqu’un Qui s’éloigne, emporté Dans le brouhaha du néant. Mais rien de tout cela n’arrivera. Les haines et les passions Seront toujours là en sentinelle. Les blessures résisteront au temps. Les plaies deviendront profondes Et cette tombe restera peut être à jamais Là, seule défiant les ans Sur cette colline lacérée par les vents. Je serai toujours dans mon pénible exil A faire des voyages dans ma tête, A vouloir déposer une gerbe de bruyère Pour défier les terribles vents. Ma main s’allongera toujours en vain Pour essayer de retenir le néant Vaincue par la marche du temps. Et à chacun de mes éveils en sursaut, La réalité est toujours là, veillant : « La tombe sur la colline est toujours loin ». Le pèlerin égaré, un jour sur le chemin Passera devant cette triste colline Toujours malmenée par les vents, Jettera un ultime et attendrissant regard Vers deux vieilles tombes en ruine, Côte à côte défiant le temps. Je serai là, dans l’autre tombe Atténuant ta pénible solitude Et nous admirerons pour l’éternité Ce soleil qui se couche rougeoyant Sur la campagne qui s’endort au loin. 2017-04-25 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet