Un ciel renversé par :Khouloud Sharaf –El Moujeymir – Soueida – Syrie 13 mars 2017 Khouloud Sharaf Ma mère m’a lavée avec son lait maternel Et m’a mis un collier qui s’étendait jusqu’à la virginité de mon sein, Laissant au midi un espace pour se folâtrer sur mon teint brun. Les pieds nus touchent les miettes de la timidité qui traversent mes yeux Et les tourterelles s’acheminent Vers les temples des rochers Qui ont été sculptés de larmes de femmes Ayant imploré la déesse. Ö petite dormant sur l’eau ! Les sources de tes offrandes Versent ta baptisation sur les fleurs Pour qu’elles soient atteintes de ta sainteté. Enveloppe donc les restes de l’amour en tant que prophétie ! Et je m’assoupirai avec toi sur le trône du jour dans les jardins des dieux. Le seigneur m’a parlé de mes visions : « Je fendrai la surface de terre avec une faucille Et je piétinerai un ciel renversé Dont la nuée est une laine paissant sous mes souffles ». Un jeune homme a jeté son regard sur ma lumière. Je jouais avec mon visage dans le fleuve Il jeta son cœur sur l’ombre s’étendant entre nous deux Puis lança sa voix sur son écho. Mon nom et ce que j’avais entendu se mélangèrent alors entre eux. Il me jeta le vent sur l’épaule et dit : « Excuse-moi !Je ne supporte pas tes rites instables ». Mes larmes s’écoulèrent comme des perles dissimulées par les huîtres Afin qu’elles soient réservées comme offrandes pour ce qui est resté de l’amour. La mer a fait alors agiter ses fleuves Par compassion pour ma tristesse. J’étais inquiète. Le sommeil m’a amenée alors vers son oreiller épuisé, Septembre s’est réveillé en moi tout ivre Et l’ululement de mon éternité a rempli les saisons de ma mémoire. Je ne m’étais point assoupie Et mon étoile n’était revenue de son cortège Que pour conclure ma prophétie Dans le lait maternel. 2017-03-13 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet