La feuille de poirier par :Khouloud Sharaf – Al-Moujaymer –Soueida –Syrie

Khouloud Sharaf

Les arbres qui lient la terre au ciel ont marché.

Ma voix m’a  conduite à l’horizon puis elle a rebroussé chemin

Telle une coccinelle qui croit que sa  couleur est celle de l’arbre.

Mon imagination a dormi le visage tourné vers le mur

Et je suis allée préparer les confitures.

Beaucoup de sucre blanc

Pour qu’il me brûle lentement pendant la longue saison hivernale.

Pourquoi les tables  s’assoient-elles seules 

Alors que la corde du linge n’a pas coloré ses matins avec des formats différents ?

Tous les souliers sont partis.

Et même les fourmis qui se nourrissent de miettes

N’ont laissé que la feuille de poirier

Attendre toute seule le vent pour la faire arriver à destination .  

 

ورقةُ الإجّاصِ: شعر : خلود شرف – المجيمر – السّويداء – سورية

 الشّجرُ الذي يصلُ الأرضَ بالسّماءِ مشى

فأوصلني صوتي إلى الأفقِ وعادَ

كدعسوقةٍ تعتقدُ أنّ لونَها شجرةٌ

رقدَ خيالي مولِّياً وجهَهُ للحائطِ

وذهبتُ لأعدَّ المربّياتِ

كثيرٌ من السّكّرِ الأبيضِ

ليحرقَني على مهلٍ في فصلِ الشّتاءِ الطّويلِ

 لماذا تجلسُ الموائدُ وحيدةً

وحبلُ الغسيلِ ما لوّنَ صباحاتِهِ بمقاساتٍ

 مختلفةٍ

كلُّ الأحذيةِ رحلتْ

حتّى النّملُ الذي يقتاتُ على الفُتاتِ

لم يُبقِ سوى ورقةِ  الإجّاصِ الوحيدةِ

 تنتظرُ الرّيحَ لتوصلَها.

 

 

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