Ma rue par : Mokhtar El Amraoui – Bizerte –Tunisie 31 janvier 2017 Mokhtar El Amraoui La rue où j’habite pose, déjà, toute nue. Elle n’a pas à se déshabiller pour les peintres. Ses maigres trottoirs sont des claviers Sur lesquels, la nuit, sans pavés, se rencontrent Le rêve et son ombre la solitude. Elle porte, dans ses flancs faméliques, La rouille verte des réverbères myopes Et le ballet scintillant des phalènes mystiques. Ma rue est une très vieille chanson Qui descend, comme la caresse de l’archet, Sur les cordes mouillées d’un violon. C’est un bateau qui danse, drossé, Sur les décombres des étoiles rouillées. Elle s’agrippe, comme le noir oubli, Aux ailes repliées des chauves-souris. Ma rue c’est les rayons bleus Que dessinent les miaulements plaintifs des chats Qui grelottent, rêvant de caresses et de feu Sur les sofas soyeux des pachas, Loin de la faim et de la vindicte des rats. Ma rue est un grain dans le chapelet des jours Offerts à la trame des ombres qui courent Jusqu’au tout proche cimetière, tour à tour. 2017-01-31 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet