La passion amoureuse, l’errance et toi la patrie par :Mohamed Ben Rejeb – Kélibia –Tunisie 22 décembre 2016 Je publie aujourd’hui l’un des poèmes que j’avais écrits il y a plus de quarante-cinq ans…J’étais à l’époque en première année du 2ème cycle à la faculté des lettres et sciences humaines de Tunis (section :histoire/géographie). Je suivais aussi tout ce qu’on publiait et imprimait en Tunisie et ne quittais pas les maisons de la culture Ibn Khaldoun et Ibn Rachiq ainsi que les autres maisons similaires où je cherchais une bonne pièce de théâtre ou un bon film comportant des dimensions intellectuelles importantes …je ne quittais pas également la maison de la culture de Kélibia pendant les vacances où je côtoyais les professeurs feu Abdelkader Dardouri ,Mohamed Hmaied , Ahmed Ben Cheikh et Abdelmajid Larnaout.Et là, nous avions produit des pièces de théâtre avec lesquelles nous avions participé au festival national du théâtre des amateurs et quelques films au sein de la fédération tunisienne des cinéastes amateurs. Nous y avions aussi animé des clubs littéraires et édité une revue culturelle. Mohamed Ben Rejeb Lorsque la ville ouvre ses portes Les miennes se trouvent déjà fermées Et les verrous inaccessibles. Les soucis m’ouvrent moi-même Et boivent de mon sang. Ö madame ! Tu es l’aveu Et je suis la voix rauque. Cesse de me ramifier encore plus ! Et étreins-moi de l’âme à l’âme ! Lorsque le matin se lève Mes blessures ne se ferment pas, Ma nuit se poursuit, Les soucis me dévorent, Et ma Shahrazade ô madame Se tait, cessant de dire les paroles permises. Dis-leur : Que c’est mon corps, Que c’est moi l’épuisé, Que c’est moi dont il est permis de verser le sang ! La tribu m’a rejeté ô madame ! Et c’est toi le refuge ! N’en cherche pas la cause Et habite-moi pour toujours ! Dis-leur Que ma passion amoureuse est licite, Que mon amour pour la patrie est sans fin ! Dois-t-on pendre l’amoureux Alors que son seul péché est de t’aimer Et d’aimer cette patrie ? Dis-leur Que j’aime éperdument la vie, Avec toutes les peines que mon cœur ressent, Avec tous les soucis de la patrie ! Dis-leur que celui qui aime jusqu’à la mort Ne meurt jamais ! Parle…dis … Que c’est l’amour et le rêve ! Laisse-moi planer dans mon enfantillage Et ne me prive pas ô mon souhait ! Je t’aime ô mon pays ! Comprends-tu madame ? Ö femme qui est tout mon être Ceci est mon cri Et cela est mon sang ! Verse-le dans la passion amoureuse quand tu veux ! Convertis-toi à ma religion ! Il n’y a plus d’espoir aujourd’hui dans le silence. Parle ! Parle ! Dis que la Tunisie est mon sang, Que la Palestine est mon sang, Que Beyrouth est ma ville fermée, Que Baghdâd est mon grand Amour, Et que la patrie entière est toi Et qu’elle est mon prochain enfant ! Laisse-moi briser les verrous ! Laisse-moi ô dame de la passion amoureuse Démolir les ponts qui m’ont détruit ! Je ne m’envole plus. Je ne supporte plus. Je ne suis plus capable de garder le silence. Mon verbe n’est pas à vendre. Le vent a soufflé de l’est Et le désir ardent s’est emparé de moi ô mon ennui ! Ö mes portes fermées ! Ne dévoile pas mon aspiration Et ouvre la voie ! C’est le chemin de l’amoureux passionné Et de la bien-aimée. J’ai décidé de partir Avec ces soucis et cette peine. Je serai seul à partir à l’intérieur de mon sang. Je serai seul sur le pont Criant ma liberté…ma liberté…. Ils ont essayé de me faire taire. Cependant comme tu le sais Mon verbe ne s’emboîte pas Et il n’est pas à vendre, Car je suis l’oiseau Qui ne cesse de chanter Dans cet espace vaste Où les mots planent avec moi, Montent à ma tête Et flambent toute ensanglantés Laisse donc mon amour passionné ô mon espoir Si tu crains d’être épuisée Et d’avoir de la peine ! Je suis la passion amoureuse Et la mort ne se vêtit pas de bleu. Ce sont les pigeons qui planent dans mon enfantillage. C’est mon destin. Joins-toi à mon amour, à mon front, Marche dans mon chemin Et étreins-moi d’un amour passionné à un autre ! Je refuse et la terre est avec moi. Laisse-moi appeler la tribu ! Laisse-moi crier : Ö membres de la tribu Voici mon sang Annoncez, si vous voulez, qu’on puisse le verser impunément, Versez-le dans les rues, Mon corps est épuisé à cause de vos soucis Bien qu’il ne connaisse pas la fatigue. Voici mon sang ! Ni votre épée me fait peur Ni la mort non plus ! Je rêve. Et mon rêve Je le porte entre les plis de mon corps Mon rêve est le tien. Je me suis réveillé d’un beau rêve Ö dame de la patrie et de l’amour ! J’avais souhaité de retourner à mon sommeil Je rêvais, rêvais d’oiseaux Je rêvais de la sincérité que je voyais sur les visages des êtres chers Et des amis. Je rêvais d’oliviers, de pommiers, de limons et d’amour. Je t’avais vue te promener dans mon jardin à ta guise. Tu riais et je riais. J’avais vu ma folie Et la tienne. Comme tu es superbe quand tu brandis ta folie Et tu te moques du monde entier Parce que tu rêves d’un autre … Je me suis réveillé Et j’ai vu le noir à ma droite Et le policier qui ne souriait jamais. J’ai souhaité retourner à mon sommeil Mais comment accéder au rêve ? Que le rêve est beau ô madame ! Sois ma colère Et je serai pour toi le tremblement de terre , Je serai pour toi l’histoire… ! Je t’aime ! 2016-12-22 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet