Fractales et fractions par : Rolande Bergeron – Le Québec – Canada 1 octobre 2016 Rolande Bergeron Dans les anfractuosités du temps Le long des fractures des civilisations S’élaborent des fictions Canevas de destins uniques Destins jaillis des feux cosmiques Passés à la flamme de Vulcain Fractions d’espace dispersées Sur la rose des huit vents À l’image des fractales Des lignes irrégulières Dessinent des vies morcelées Selon des lois harmoniques Planètes et ondes cosmiques Tracent des voies subtiles La Vie opportuniste Sème à foison dans ces sillons Et l’homme En attente de l’Homme Avance par essais et erreurs Funambule de l’infini… © Rolande B. 2012 Commentaire de Mohamed Salah Ben Amor : Dans ce poème, la militante que nous connaissons engagée inlassablement dans une lutte sans répit contre toutes les formes d’injustice et d’oppression dans le monde, laisse la place, du moins momentanément à la philosophe préoccupée par l’énigme éternelle de l’existence humaine. Et sans adopter une doctrine bien déterminée parmi les dizaines qui se penchent sur cette question, elle aborde ce sujet délicat, en se fiant uniquement sur son intuition de poète et à son propre jugement. Selon le tableau général qu’elle nous brosse ici , sa vision de l’existence humaine semble être gouvernée par trois dualités principales : l’univers/la terre, le haut/le bas, l’infiniment grand/l’infiniment petit . Les premiers éléments de ces dualités exercent selon ses dires une influence totale et décisive sur les deuxièmes où est placée la Vie .Et cette dernière (la Vie) est régie par une dualité interne : le tout / les parties, le tout étant elle-même et les parties dont le nombre est extrêmement grand sont les vies individuelles des humains lesquelles sont le résultat d’un morcellement qui touche cette Vie source et qui s’effectue sous l’effet du temps et de l’espace lesquels obéissent à des lois inconnues mais harmoniques .Mais si cette image montre à quel point est la vie de l’être humain minime , insignifiante et précaire, la poétesse ne l’envisage pas sous un angle pessimiste .Au contraire ,dans la dernière strophe, elle donne de l’homme l’image d’un être intelligent, entreprenant et actif qui essaie perpétuellement sans jamais être découragé par ses échecs .El lâ , nous retrouvons encore Rolande la militante engagée, ce qui montre que les deux esprits militant et philosophique sont chez elle intimement liés. Sur le plan du style, le poème tire sa valeur surtout de la position angoissante dans laquelle l’auteure a placé l’homme tout au long du texte pour la remplacer tout à la fin par le rôle positif qu’elle lui a accordé, ce qui constitue pour le lecteur une belle fin surprenante. 2016-10-01 Mohamed Salah Ben Amor Partager ! tweet